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La CPAM met la pression sur la substitution

Publié le 2 novembre 2013
Par Myriem Lahidely
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Le département de l’Hérault, qui faisait partie des meilleurs élèves de la substitution, est devenu le dernier du Languedoc-Roussillon et un des moins performants en France (86e sur 100). De décembre 2012 à juin 2013, la substitution est descendue à 78 % (- 5 points). « Rien ne justifie un tel classement », estime Jean-Philippe Long, responsable de la lutte contre la fraude au service gestion des risques de la CPAM. Le département, qui compte 800 000 assurés, 2 600 médecins et 400 pharmaciens, rembourse près de 350 M€ par an de médicaments. « Dans l’ensemble, les pharmaciens jouent le jeu, mais peut-être est-ce plus difficile de tenir le discours du tiers payant dans des agglomérations où la concentration officinale est élevée et la concurrence rude », estime Jean-Philippe Long.

Mi-septembre, la CPAM a lancé un contrôle dans 80 officines pour vérifier ce qui est délivré en tiers payant. « Nous avons travaillé avec les syndicats sur les moyens de communication et les pharmaciens peuvent aussi s’abriter derrière la Sécurité sociale pour faire pression sur les patients en refusant de pratiquer le tiers payant », résume Jean-Philippe Long. Les médecins ne sont pas en reste. « Sous la pression ou non des patients, certains mettent en avant la liberté de prescrire. » La CPAM mène des actions en particulier auprès des 160 praticiens dont le taux de mention « non substituable » est supérieur à 10 % (25 % pour certains). En novembre, elle lance une campagne par voie de presse à l’intention des assurés sur le mode « Ne faites pas pression sur votre médecin ». « 1 % de substitution, c’est 375 000 € d’économies, ce n’est pas négligeable », rappelle-t-on à la CPAM.

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