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La Cour règle ses comptes aux pharmaciens

Publié le 20 septembre 2014
Par Emilie Bollinger
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Pour deux euros économisés grâce aux génériques, un euro est versé au pharmacien. Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes regrette, une fois encore, la « progression poussive » des génériques depuis 15 ans. Et conteste que la politique du générique ait été fondée, par défaut, sur le pharmacien, aux prix d’incitations coûteuses dont, la dernière en date, la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). « Contrairement à ses voisins européens, la France n’a pas mobilisé l’ensemble des acteurs, a souligné le président de la Cour, Didier Migaud. Le modèle de diffusion des génériques est non seulement à bout de souffle mais aussi extrêmement coûteux. » Ainsi, la Cour voudrait « donner aux médecins le rôle central qu’ils auraient dû occuper » car ils peuvent « contribuer à rassurer les patients sur la qualité et l’efficacité de ces médicaments ».

La Cour des comptes préconise la fin du Répertoire

La suppression du Répertoire pour traiter dans un cadre global tous les médicaments non protégés par un brevet est aussi préconisé. Ce qui réglerait au passage la question du paracétamol, le grand absent du Répertoire. Enfin, elle recommande une meilleure communication sur le générique via l’INPES et le renforcement de l’incitation de délivrer toujours le même générique à un patient. Baisses de prix, accords prix/volume avec les génériqueurs, décotes similaires aux médicaments analogues pour les « me too » complètent l’ordonnance. A la clé, jusqu’à 2 Md€ d’économies par an. Et pour que l’officine n’en souffre pas trop, le mode de rémunération des pharmaciens doit être rendu moins dépendant de la boîte vendue et, par extension, des génériques.

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