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Journée morte, un bilan mitigé
Par Pascal Ambrosi, Jean-Luc Decaestecker, Dominique Fonsèque-Nathan, Michèle Thomas, Myriem Lahidely, Katell Prigent et Frédéric Thual
La journée “croix vertes éteintes”, lancée par l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) le mardi 28 septembre, n’a pas été massivement suivie.
A Paris et en Ile-de-France, peu de pharmacies ont a priori éteint leur croix. La concurrence entre les officines expliquerait cette situation. « Vous savez, si j’éteins l’enseigne, les gens vont penser que je suis fermé et iront à la concurrence.Et cela ne freinera pas les politiques », explique un pharmacien du 9e arrondissement.A Lille, que ce soit rue Colbert, rue Solferino et rue Faidherbe, les croix sont restées allumées.« Peu de pharmaciens sont au courant des actions engagées », explique le Lillois Henri Claeys, trésorier de l’UNPF Nord.« Aucun syndicat ne m’a tenue au courant », s’est d’ailleurs plainte une officinale à … Dominique Gaudet, président du syndicat des pharmaciens du Nord (FSPF), qui, après un regard sur son environnement proche, a choisi de n’éteindre qu’une seule de ses deux croix…
Un mot d’ordre peu suivi par les pharmaciens FSPF
Situation tout aussi partagée dans le Pas-de-Calais, même si Catherine Morel, secrétaire de l’UNPF Nord, estime que « c’est un mouvement qui a fait tache. Il s’est développé dans le Nord et dans le Pas-de-Calais où l’USPO est majoritaire. » En Alsace, la faible présence de l’UNPF a joué. « Le syndicat a peu d’adhérents. La FSPF n’avait donné aucune consigne à ses adhérents », souligne Alain Boetsch, président du syndicat des pharmaciens du Bas-Rhin. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la journée morte est passée quasiment inaperçue malgré les mots d’ordre de la FFSP. « Nos adhérents sont découragés. Il n’y a rien à faire pour faire plier le gouvernement », analyse Charles Fauré, président de la FSPF 13. Pour Pierre Richaud, président UNPF 13, « dans un département où la Fédération est majoritaire, les titulaires hésitent à agir avec un autre syndicat. » Dans l’Hérault, seule une minorité d’officines a respecté le mot d’ordre. Marie-Paule Stopiello, présidente de l’UNPF 34, constate : « Cela nous a permis d’expliquer aux gens le pourquoi de notre action, mais certains confrères ont de grosses difficultés financières. Beaucoup sont las et pensent que de telles actions ne servent à rien et surtout pas à modifier la position du gouvernement. » Et le mot d’ordre a souvent été entendu par hasard. « Les autres syndicats ne l’ont pas relayé », estime Brigitte Vaissier pharmacienne à Montpellier. « Le mouvement n’a pas été très suivi, observe Alain Guilleminot, délégué régional Pays de Loire FSFP. Pourtant, nous étions favorables à ce mouvement et en accord complet avec l’UNPF. » Dans le centre-ville de Nantes, parmi une dizaine d’officines visitées, aucune n’avait éteint sa croix verte ou ses vitrines.
La Meuse et la Picardie fortement mobilisées
En Meuse, le mouvement aurait été suivi par près de 80 % des pharmaciens. Selon Philippe Wilcke, président du syndicat départemental, « les pharmaciens meusiens se réservent le droit d’observer une journée de fermeture totale des officines et sont fortement déterminés et mobilisés pour la défense de leur profession et de la santé publique ». Mais en Lorraine, seule la Meuse s’est autant mobilisée. Comme en Champagne-Ardenne où un grand nombre des 650 officinaux a suivi la consigne de l’UNPF relayée par la FSPF. En Picardie, Frédéric Guillemont, pharmacien abbevillois et président de l’UNPF Picardie, a reçu des mails d’une cinquantaine d’officines sur les 617 que comptent la région. Tous faisaient état du caractère positif d’une mobilisation parfaitement suivie par les adhérents UNPF et à 50 – 50 pour les autres officinaux.
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