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Jeux olympiques (JO) et baignade dans la Seine : petit plouf, gros souci ?
L’ouverture des Jeux olympiques (JO) vient d’avoir lieu, et les épreuves de natation dans la Seine sont pour bientôt. Seront-elles sans danger pour la santé des athlètes ? Le doute subsiste.
Alors que 1,4 million d’euros ont été investis pour dépolluer la Seine, les résultats des prélèvements bactériologiques satisfont les autorités. Au 15 juillet, ils étaient « conformes aux exigences des fédérations et aux seuils préconisés par l’ANSES/AFFSET », affirme la Surfrider Foundation, chargée de mesurer les concentrations en bactéries E. coli et entérocoques dans le fleuve.
Un crawl pas si « safe »
De son côté, la maire de Paris, Anne Hidalgo, semble être sortie indemne de son petit crawl du 17 juillet dans la Seine. Pourtant, sur la page internet de la Mairie consacrée à la météo de la Seine, les prélèvements effectués le 17 juillet montrent que les résultats ne sont toujours pas au niveau. Sur le site de Bras Marie, où la maire s’est baignée, le site affiche une valeur en E. coli de 985 npp/100 ml d’eau. Vers Bercy, ce taux monte à 1017 npp/100 ml d’eau. Selon une directive européenne, au-delà de 900 npp/100 ml d’eau en E. coli, la qualité est insuffisante pour autoriser la baignade. Sur deux autres points de mesure, plus en aval, les relevés sont conformes. Les fortes pluies de ces derniers jours ont pu aggraver la situation : la concentration bactérienne dépend largement de la météo. Si les rayons du soleil ont la capacité de neutraliser entérocoques et E. coli, les précipitations intenses entraînent un rejet plus important d’eaux usées dans le fleuve.
Des précautions à prendre avant de se jeter à l’eau
En outre, la mesure de certaines bactéries passe sous les radars, comme celle des leptospires, pouvant générer la leptospirose – maladie du pipi de rat. Depuis 2014, les cas d’hospitalisation pour cette infection ont doublé et la maladie est à déclaration obligatoire depuis l’an dernier(1). Un vaccin existe pour protéger des formes les plus graves… mais n’est recommandé que pour les nageurs en contact durable et régulier avec une eau contaminée(2). Le « one shot » en eau douteuse serait donc hors de risque. En cas de lésion – ouvrant la porte aux contaminations -, les athlètes les plus soucieux n’auront qu’à recouvrir leurs plaies de pansements waterproof… avant de se jeter à l’eau.
Plan B, plan C
En cas de pollution trop importante, des plans de secours ont été mis en place : soit un report des épreuves, soit un déplacement de l’épreuve de natation marathon à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), où se déroulent les épreuves d’aviron et de canoë-kayak.
(1) Se baigner dans la Seine dans le cadre des Jeux olympiques de 2024 : quels sont les risques encourus par les athlètes ? Une évaluation des risques microbiologiques et chimiques – 09/06/24 -, Archives des maladies professionnelles et de l’environnement, volume 85, numéro 4, août 2024, 102760
(2) https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Leptospirose
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