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« Il faut démystifier l’asthme »

Publié le 21 septembre 2024
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Titulaire à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), Christine Brisson traque les pathologies respiratoires du pourtour de l’étang de Berre, polluée par les industries. Et milite, au-delà des murs de l’officine, aux côtés d’une association de défense de la lagune pour sensibiliser à l’asthme.

Autant qu’elle s’en souvienne, son désir de devenir pharmacienne remonte à ses 9 ans. « Petite fille, j’étais souvent malade, et à chaque visite à la pharmacie, j’appréciais la bienveillance du pharmacien, sa façon d’expliquer, de conseiller… », se remémore Christine Brisson, titulaire à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône). Très vite, l’officine lui évoque la chaleur du cocon familial. Une fois plus grande, « j’ai aimé le commerce, se souvient-elle. Le secteur de la santé, lui, m’a toujours attirée. À l’école, j’avais aussi de bonnes notes en biologie. » Des centres d’intérêt qui concordent, le cœur et l’esprit en phase, Christine Brisson a souhaité faire de la pharmacie son univers. « Étudiante, je travaillais pendant toutes les vacances et tous les week-ends dans une pharmacie de Saint-Chamas, à moins de 10 km de Miramas, ma ville natale ». Elle y retrouve sa meilleure amie et la mère de celle-ci, qui n’est autre que la titulaire. L’esprit « cocon familial » demeure. Malheureusement, son amie échoue à l’examen et Christine Brisson poursuit sans elle. Une fois diplômée, elle est embauchée en tant qu’adjointe dans la même pharmacie. Un an plus tard, la titulaire prend sa retraite. C’est décidé, Christine Brisson assurera la relève. Son mentor l’accompagne pour une reprise en douceur.

Son rêve : un musée de la pharmacie

Vingt-deux ans plus tard, ses activités à la pharmacie et au-delà rythment son quotidien. Aucun loisir ne vient vraiment ponctuer ses heures libres, mis à part son investissement pour l’association des commerçants du village et les contacts qu’elle noue avec les acteurs de la commune. « J’aime œuvrer pour la développer, faire connaître mon métier qui me passionne. Mon rêve est d’ouvrir un petit musée de la pharmacie, confie-t-elle. L’officine daterait de 1890, et j’ai des vestiges, comme de gros pots à remèdes d’époque que je pourrais exposer. »

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Un sujet encore tabou

Elle a instauré les entretiens pharmaceutiques conventionnels auprès des patients asthmatiques. « Ces entretiens offrent un contact privilégié avec la clientèle, permettent de répondre à des questions qui ne seraient pas forcément posées au comptoir, et de prendre conscience des réalités, note la pharmacienne. Certains patients pensent, par exemple, connaître et respecter les recommandations, mais parfois ils abusent des sprays de Ventoline et délaissent, à tort, l’anti-inflammatoire. » L’entretien est un bon outil pour améliorer le bon usage et l’observance, « qui a tendance à se détériorer avec le temps et la lassitude parfois rencontrée dans les traitements chroniques ». C’est aussi l’occasion de suggérer au patient un échange avec le médecin qui évoque un traitement en perte d’efficacité. « Il est parfois nécessaire de réajuster la posologie, de changer de molécule de traitement, etc. », leur explique-t-elle.

Dépister les jeunes à l’extérieur

En début d’année 2024,Christine Brisson est contactée par Jean-Philippe Garcia, président du Raid de l’étang de Berre, association militante, qui défend la réhabilitation de la lagune salée et sensibilise aux pathologies locales. Entre mars et juillet 2024, l’association a organisé des olympiades avec les clubs de sports locaux et a déniché des ambassadeurs parmi les sportifs de haut niveau. Jean-Philippe Garcia souhaite établir un partenariat. Christine Brisson accepte de soutenir le projet et d’envisager des actions communes. Elle contacte la titulaire de l’officine voisine, Angélique Couturier, à son arrivée sur la commune, avec l’idée de mener des actions conjointes ou complémentaires. À la rentrée, en partenariat avec Le Raid de l’étang de Berre et avec l’accord du proviseur du collège de Saint-Chamas, Christine Brisson et Angélique Couturier organiseront un dépistage de l’asthme chez les collégiens sur le complexe sportif, avant les cours de sport. Un événement qui prévoit, encore une fois, d’être ludique. « L’asthme fait souvent peur, on a la représentation mentale de la bouteille d’oxygène, explique Christine Brisson. Il faut véhiculer le message selon lequel un asthme détecté, bien soigné, accompagné d’une bonne hygiène de vie, ne fait pas obstacle à la pratique d’une activité physique. » La titulaire est plus que jamais engagée sur son territoire.

           

Décembre 2001 

Devient titulaire de la pharmacie dans laquelle elle était adjointe, à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône)

Avril 2024

Actions conjointes avec l’association Le Raid de l’étang de Berre pour sensibiliser la population aux pathologies respiratoires

Septembre 2024

Participe à un dépistage de l’asthme auprès des collégiens hors de l’officine