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© Getty Images/iStockphoto
Huiles essentielles : inquiétude sur les « dérives »
Après l’homéopathie, le collectif No Fakemed alerte dans Le Figaro du 5 septembre parents ou futurs parents contre certaines thérapeutiques alternatives dites « naturelles » dont les huiles essentielles.
« Inquiets » de l’usage de plus en plus répandu de thérapeutiques alternatives auprès d’un public vulnérable (futurs parents, femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants), des professionnels de santé, membres du collectif No Fakemed*, sonnent l’alerte dans une tribune publiée dans Le Figaro ce 4 septembre. Sans nier l’existence des troubles, inconforts ou symptômes que peuvent développer les enfants ou les femmes enceintes, ces professionnels de santé pointent surtout l’usage de pratiques non prouvées scientifiquement et dispensées par des « soi-disant thérapeutes sans aucune formation médicale », à savoir des coachs, formateurs, énergéticiens, naturopathes, doulas…. Des pratiques « pour la plupart inutiles, coûteuses pour les familles, et (qui) peuvent avoir une vraie répercussion négative sur la prise en charge des enfants voire entraîner un retard de soins », rappellent-t-ils. Le collectif est également inquiet « de la perméabilité de certains professionnels de santé, qui se laissent tenter par ces pratiques infondées ou ne les remettent pas en cause, entretenant une désolante confusion ».
Dans la ligne de mire, et qui concerne notamment pour les pharmacies : les huiles essentielles, dont les bénéfices sont « plus souvent prétendus que prouvés, et leur qualité pas toujours assurée », dénonce le collectif, qui rappelle que l’aromathérapie « n’est en rien une médecine douce ». « Certaines huiles essentielles contiennent des composés neurotoxiques (cétones, terpènes), peuvent provoquer des fausses couches, interfèrent avec le système hormonal et avec le développement du fœtus. La plupart sont contre-indiquées pendant la grossesse, l’allaitement et chez le jeune enfant jusqu’à 6 ans », expliquent-ils. Ils dénoncent également l’utilisation de colliers d’ambre (à risque de strangulation), le recours à l’ostéopathie (dont l’usage doit être « absolument être banni » chez le nouveau-né et le nourrisson) et la pratique trop souvent injustifiée de la section du frein de langue (à risque de complications).
Les ordres professionnels sont appelés à réagir et les autorités de santé à agir. Cela pourrait aboutir à supprimer ces méthodes inappropriées des PMI, des pharmacies et des maternités.
Le collectif No Fakemed a publié une première tribune en 2017, laquelle a été à l’origine du déremboursement de l’homéopathie en 2021.
*Puéricultrices, sages-femmes, kinésithérapeutes, diététiciens, orthophonistes, infirmières, pédiatres, gynécologues, médecins généralistes, médecins spécialistes, pharmaciens et chirurgiens-dentistes.
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