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Hôpital et ALD dans le viseur
Conseiller présidentiel, Raymond Soubie parle ouvertement d’un transfert de charge progressif vers les complémentaires et de la refonte du dispositif de prise en charge des ALD.
Si certains se posaient encore des questions sur le financeur des dépenses de santé de demain, plus aucun doute n’est permis depuis l’intervention de Raymond Soubie à une conférence organisée par Les Echos le 18 novembre dernier. Le conseiller de Nicolas Sarkozy, qui clôturait une matinée de réflexion sur la réforme du système de santé, y a clairement exposé la politique du gouvernement en la matière : oui au transfert de charges vers les régimes complémentaires, « mais de manière modeste, sans avoir l’air d’y toucher » ! Basculer des pathologies prises en charge par l’assurance maladie vers les complémentaires ? « Je n’ai malheureusement rencontré personne prêt à cela, y compris parmi les assureurs. » Adopter le bouclier sanitaire ? « L’idée est brillante mais mérite d’être approfondie. » Pour Raymond Soubie, « le plan miracle n’existe pas. Il faut donc se contenter jour après jour d’être besogneux. C’est ainsi que, depuis 2007, notre politique a […] permis d’obtenir une réduction progressive de l’objectif d’évolution des dépenses ».
S’il a assuré que les recettes n’augmenteront pas « sur le court terme », côté dépenses il appelle à « continuer à agir », sur deux leviers principaux : l’hôpital et les affections de longue durée (ALD), « qui expliquent 80 % de la dérive des dépenses structurelles de l’assurance maladie ». Concernant le premier, « il existe sûrement des réserves de productivité, qui passent d’abord par de meilleurs systèmes de gouvernance. Ce que met en place la loi HPST ». Les ALD constituent pour leur part « un sujet extrêmement sensible. Est-il médicalement rationnel que les ALD justifient 80 % des dépenses ? Il y a des gens qui nous disent : « On peut modifier les périmètres, il y a des affections qu’on pourrait peut-être ne pas mettre dans les ALD. » Il faut y aller avec d’infinies précautions ». Bref, la « méthode des petits à-coups a l’inconvénient de ne pas être noble, mais a le mérite de fonctionner », s’est ainsi expliqué Raymond Soubie. Ou comment faire passer comme si de rien n’était une réforme politiquement explosive.
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