Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

Grève massive dans l’Hérault

Publié le 4 octobre 2014
Par Myriem Lahidely
Mettre en favori

Un quasi-sans faute dans l’Hérault : excepté 17 officines réquisitionnées pour la garde de mardi, seules 2 sur 402 dans le département n’étaient pas en grève (une à Montpellier, l’autre à Béziers). « L’essentiel est fait : les croix vertes étaient éteintes et les gens défilaient en masse », se félicite Frédéric Abécassis. Le président du syndicat des pharmacies de l’Hérault a été reçu avec des biologistes par le directeur de cabinet du préfet pour lui remettre une motion.

3 000 manifestants au total ont défilé, bien encadrés, de la rue du Peyrou jusqu’à la place de la Comédie. Derrière les pharmaciens et 400 étudiants, les représentants de leurs partenaires (grossistes-répartiteurs…), près de 500 biologistes et salariés des laboratoires et aussi quelques dentistes et étudiants en dentaire, un médecin, un huissier, un notaire… André Gourou, titulaire à Pézenas, par ailleurs enseignant, touché par la forte présence des étudiants, fait observer : « Le métier est plein d’évolutions, de plus en plus intéressant car de plus en plus pointu, avec de futurs praticiens toujours plus compétents, et on voudrait les limiter dans leur rôle en autorisant la sortie de médicaments de l’officine au profit des grandes surfaces… »

Camille et Marine, étudiantes en pharmacie, toutes deux issues de familles de pharmaciens, se disent « écœurées ». « Le monopole est gage de compétence et de sécurité. S’il disparaît, quelle sera la légitimité de notre métier ? » Marine est décidée : elle ira dans l’industrie. Quant à Camille : « Franchement, si j’avais su qu’on remettrait le monopole en question je n’aurais pas fait pharma. » A 16 heures le ban était fermé. La profession n’a pas manqué de marteler : « Tout ça pour moins de 3 % des dépenses de santé. »

Publicité

Excepté 17 officines réquisitionnées pour la garde, seules 2 sur 42 n’étaient pas en grève dans le département de l’Hérault.