Grève du 30 mai : à Grenoble, 280 pharmaciens dans la rue

Grève du 30 mai : à Grenoble, 280 pharmaciens dans la rue

Publié le 30 mai 2024
Par Oriane Raffin
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Manifestation. Dans le sillage du mouvement national, les pharmaciens, préparateurs en pharmacie et étudiants isérois ont défilé dans les rues de la capitale des Alpes.

« Aujourd’hui on ferme un jour pour ne pas fermer toujours ». Ce jeudi 30 mai, pharmaciens, mais aussi préparateurs en pharmacie ou encore étudiants ont manifesté dans les rues de Grenoble (Isère). Une mobilisation qui fait suite à un préavis national de grève, déposé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), soutenu notamment par l’Ordre des pharmaciens.

« C’est une satisfaction de voir une telle mobilisation, souligne David Thierry, président de la FSPF 38. Et cela prouve bien le niveau d’inquiétude derrière. Quand une profession calme se met en grève à 90 %, c’est qu’il y a un véritable problème.»

« On n’arrive pas à soigner nos patients comme il faut » 

De l’Île Verte, non loin de la Faculté de pharmacie de Grenoble, à la Préfecture de l’Isère, environ 280 manifestants – selon les chiffres de la police – ont bravé la pluie, dans la bonne humeur, pour faire entendre leurs revendications. « Macron t’es foutu, des médocs on n’en a plus », ont ainsi scandé les manifestants, vêtus de leurs blouses blanches. « On arrive au bout du bout, confie Isabelle Burlet, présidente déléguée de l’USPO Isère. On est en grosse pénurie de médicaments, on n’arrive pas à soigner nos patients comme il faut. Et la pénurie s’aggrave d’année en année ».

Autre revendication : un soutien aux officines, soumises à des difficultés financières. « Nos charges explosent alors que notre rémunération n’a pas été réévaluée depuis 2017, dénonce Isabelle Burlet. Depuis le début de l’année, en France, plus d’une pharmacie ferme chaque jour. Et l’Isère est touchée autant que les autres ». 

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Au sein du cortège, des étudiants ont répondu également présents. « Nous voulions faire en sorte de montrer que les étudiants soutenaient le mouvement, et que nous avions même quelques revendications à ajouter par rapport aux études et au 3e cycle », souligne ainsi Aurélien Biot, responsable associatif grenoblois. A ses côtés, Rémi Balula Pais, étudiant en 3e année et membre de l’Anepf ajoute : « C’était une évidence de les soutenir sur des revendications qui feront notre métier de demain. Les décisions d’aujourd’hui, ce sont celles qui vont peser sur notre quotidien à nous ».

« On a encore des idées »

Une délégation de représentants syndicaux a été reçue à l’ARS, une autre par des représentants de la préfecture de l’Isère. « A l’ARS, cela s’est très bien passé, on connaît le directeur, qui est à notre écoute. On les sent bienveillants. Avec eux, nous avons essentiellement évoqué les problèmes qui les concernent directement », résume David Thierry (voir la vidéo).

Tous attendent désormais des réponses. « La suite, c’est d’arriver à de vraies négociations, et qu’on arrête de se moquer de nous au niveau des montants pour la négociation avec la CPAM, explique David Thierry. Qu’on ait une revalorisation des missions qu’on remplit régulièrement. On va attendre le résultat de nos négociations. Au niveau de la FSPF, une AG des présidents de départements va voter pour savoir si on accepte ce que nous propose la CPAM. » Dans le cas contraire, de nouvelles mobilisations pourraient être envisagées. « Grève des gardes, grève pendant les Jeux olympiques… on a encore des idées ! », promet Isabelle Burlet (voir la vidéo).