Grève des pharmaciens : des préparateurs défilent à Marseille

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Grève des pharmaciens : des préparateurs défilent à Marseille

Publié le 31 mai 2024
Par Annabelle Alix
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Les grévistes du 30 mai 2024, place de la préfecture à Marseille (Bouches-du-Rhône), ont réuni plusieurs centaines de pharmaciens. Ainsi que leurs équipes.

Alyssia, jeune préparatrice, n’est diplômée que depuis un an… Mais en seulement trois ans – deux comme apprentie, un comme diplômée –, « la situation à l’officine s’est nettement dégradée, tant la pénurie de médicaments a pris de l’ampleur, confie-t-elle. Et quand on dit aux patients qu’on n’a pas leur médicament, on les laisse dans une situation de détresse. » L’empathie de la préparatrice envers les patients et sa volonté de pouvoir exercer son métier dans des conditions normales l’ont poussée à se déplacer depuis le département voisin, et à faire plus d’une heure de route en direction de Marseille, aux côtés de sa titulaire. « Les petites officines sont encore plus pénalisées car les grossistes livrent en priorité leurs gros clients », confie la titulaire en question, Françoise Nielloud, installée à Vedène (Vaucluse). La seconde préparatrice de l’équipe, Natacha Méric, est également présente. « L’instabilité économique des officines a des conséquences sur tout le monde, pointe-t-elle, y compris sur les salariés, à travers les difficultés de recrutement. »

L’économie d’abord, la grille des salaires ensuite

Du côté des syndicats de salariés, alors que la CFE-CGC soutient le mouvement, ce n’est pas le cas de Force Ouvrière (FO), révolté par la suspension des travaux de refonte de la grille conventionnelle dans la branche. « Ces travaux reprendront quand le gouvernement se sera positionné, quand nous aurons davantage de visibilité sur l’économie de l’officine », promet Patrick Raimond, président de l’USPO des Bouches-du-Rhône et élu URPS Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais pour l’heure si, la situation actuelle perdure, « elle met en péril 25 000 emplois ». Comme l’exprime le conseiller ordinal régional, Laurent Patriti, il faut avant tout « redonner aux pharmaciens le pouvoir de faire leur métier ».

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