Grève des médecins : une obstruction corporatiste ?

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Grève des médecins : une obstruction corporatiste ?

Publié le 21 novembre 2022
Par Magali Clausener
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Alors que l’Alliance de la biologie médicale (ABM) suspend temporairement sa grève « dans l’attente d’une nouvelle proposition des autorités », le syndicat Les Spécialistes CSMF et le SML (Syndicat des médecins libéraux) appellent aussi leurs adhérents à fermer leurs cabinets les 1er et 2 décembre 2022.

Dans un communiqué en date du 17 novembre, France Assos Santé critique vertement ce mouvement de grève. Elle dénonce la position des syndicats de médecins opposés à la régulation des installations, à l’accès direct aux paramédicaux et à la primoprescription des IPA (infirmiers en pratique avancée) dans les structures d’exercice collectif en qualifiant « cette attitude d’obstruction corporatiste ».  

« L’intérêt des usagers commande d’élargir l’offre de soins et non de la restreindre encore davantage ! », s’insurge l’association qui rappelle que 11,5 % des patients de plus de 17 ans n’ont pas de médecin traitant. Et d’insister : « L’accès aux soins des usagers est donc pris en otage par des syndicats de praticiens dans ces négociations conventionnelles à peine commencées et déjà quittées. Les 5 ans à venir vont être les futures années noires de l’accès aux soins si des mesures d’ampleur ne sont pas prises ».

Une prise de position qui a poussé la CSMF (Confédération des syndicats médicaux de France) à répondre, le 18 novembre, à l’association. Le syndicat se défend en rappelant « que les médecins ne peuvent être tenus responsables des politiques publiques qui, depuis 40 ans, ont contribué à diminuer le nombre de médecins, aboutissant à la situation démographique d’aujourd’hui ». Il maintient ses revendications et estime que « les droits et les devoirs sont l’affaire de tous, des médecins et des autres professionnels de santé, de l’Etat et de la caisse d’assurance maladie mais aussi des patients ». Et de conclure : « Plus de 50 millions de rendez-vous non honorés chaque année sont aussi une source de préoccupation pour chacun d’entre nous ».

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