Grève des internes en médecine : le ministre de la Santé, fraîchement nommé, face à une première épreuve

Cette réforme, adoptée en 2022, visait à renforcer l’expérience des internes en médecine générale grâce à des stages en cabinets de ville, pour mieux les préparer à s’installer en milieu ambulatoire. Mais selon les internes, les promesses ne sont pas tenues. « Deux ans après, les textes réglementaires manquent toujours, les terrains de stage ne sont pas prêts, et les conditions d’accueil restent floues et inacceptables », déplore Bastien Bailleul, président de l’Isnar-IMG.

Un ministre sous pression

Pour Yannick Neuder, cette grève imminente constitue un premier test. Le ministre, cardiologue de profession, a souligné à plusieurs reprises l’urgence de résoudre la crise des vocations médicales et de répondre aux besoins de santé des territoires délaissés. Mais il devra rapidement convaincre les syndicats qu’il est à la hauteur des enjeux.

L’Isnar-IMG prévoit une « grosse mobilisation » à Paris et dans d’autres grandes villes, exigeant notamment que 80 % des internes puissent effectuer cette quatrième année en ambulatoire, conformément à l’objectif initial de la réforme. Sans cela, ils redoutent que les internes soient renvoyés dans les hôpitaux, où les conditions de travail sont déjà jugées difficiles.

Un calendrier tendu

Le mouvement concerne les premières promotions d’internes touchées par cette réforme, qui entreront en quatrième année à partir de novembre 2026. L’intersyndicale appelle également l’ensemble des organisations étudiantes, comme l’Isni et l’Anemf, à rejoindre la mobilisation.

Cette fronde pourrait compliquer encore davantage la tâche du gouvernement Bayrou, déjà sous le feu des critiques dans un contexte où le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) devra être adopté rapidement pour éviter une nouvelle censure parlementaire. Yannick Neuder, en charge des dossiers de santé dans une Assemblée nationale fragmentée, aura peu de temps pour trouver des solutions concrètes.

Le ministre devrait s’exprimer dans les jours à venir pour répondre à ces revendications et désamorcer une grève qui s’annonce massive.