Génériques et biosimilaires : risquons-nous de les perdre ?

Le PLFSS 2025 prévoit une économie d’un milliard d’euros sur les médicaments. Quel impact cette mesure pourrait-elle avoir sur les pharmaciens et le système de santé en général ?

Le médicament est souvent perçu comme une variable d’ajustement facile au sein de l’équilibre du PLFSS. Toutefois, ce raisonnement est fallacieux et perdure depuis trop longtemps. Nous avons observé à de multiples reprises qu’un prix trop bas pour les médicaments met en tension l’ensemble des filières : production, conditionnement, distribution et officine. La pérennité de ces secteurs n’est plus garantie. En conséquence, la France se trouve insuffisamment approvisionnée, et les industriels manifestent un désir de s’installer dans d’autres pays. Cela entraîne des délocalisations et des ventes problématiques, comme nous l’avons récemment constaté avec Doliprane ou certains médicaments Biogaran. Cet enchaînement est nuisible tant pour l’industrie que pour la pharmacie, et surtout pour les patients.

L’ancien ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, s’était engagé auprès des pharmaciens sur les remises biosimilaires dans le PLFSS. Cependant, cette mesure est absente. Des amendements ont été déposés en ce sens par les officinaux. Quel est votre avis ?

Les amendements ont été déposés jeudi à 17 h, et nous avons 1 511 amendements à examiner. De manière générale, il est crucial que les génériques et les biosimilaires deviennent une source d’économie. Si ces produits venaient à ne plus être viables en raison de fortes contraintes économiques, nous risquerions de les perdre. Les prescripteurs se tourneraient alors vers les médicaments princeps, entraînant au final une perte pour les finances publiques.

Quelles sont les grandes échéances à venir pour le PLFSS ?

Depuis lundi nous sommes en commission et nous le resterons jusqu’à vendredi. Les débats en hémicycle débuteront mercredi. Le vote solennel se tiendra le mardi 5, et le texte sera ensuite transmis au Sénat.