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Génériques : 7 jours pour décider de 7 baisses de prix
Les négociations menées dans le cadre du Comité de suivi des génériques (CSG) concernant le projet de baisse des prix sur sept molécules (atorvastatine, bisoprolol, ésoméprazole, metformine, pantoprazole, rosuvastatine et valaciclovir) se sont achevées ce jeudi. Le Comité économique des produits de santé (CEPS) rendra sa décision jeudi prochain.
Lors de la réunion du Comité de suivi des génériques (CSG) qui s’est tenue ce jeudi 7 décembre, toutes les parties en présence ont réaffirmé leur position sur le projet de baisse de 10 à 15 % des prix sur sept des groupes génériques les plus importants inscrits au Répertoire : atorvastatine, bisoprolol, ésoméprazole, metformine, pantoprazole, rosuvastatine et valaciclovir. « Philippe Bouyoux, le président du Comité économique des produits de santé (CEPS), nous a rappelé que sa mission était d’obtenir des baisses de prix pour générer 60 M€ d’économies pour la sécurité sociale, confie Denis Millet, secrétaire général de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Les industriels du Leem et du Gemme ont, eux, demandé à ce que ces baisses de prix sur les génériques soient appliquées en deux fois, et en démarrant plus tard dans le temps afin de modérer leur impact. Avec l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), nous avons une nouvelle fois milité pour le retrait pur et simple de cette mesure néfaste qui coûterait au seul circuit officinal 30 M€. »
« Nous avons également rappelé que ces baisses de prix portent sur des médicaments matures, alors que l’on est arrivé au bout de ce modèle qui vise à financer les médicaments très chers, ajoute Pierre-Olivier Variot, le président de USPO. Si elles devaient intervenir, il y aurait en effet probablement des ruptures, deux molécules, l’ésoméprazole et la rosuvastatine étant déjà en tension. Le CEPS devra alors prendre ses responsabilités… » « Industriels et syndicats de pharmaciens ont aussi regretté que sur les sept médicaments visés, cinq figurent parmi les molécules à relocaliser en France. Le message envoyé n’est donc clairement pas le bon car cela va accentuer le désengagement des laboratoires génériqueurs du marché français », note Denis Millet.
Les dindons de la farce
Le président du l’USPO redoute, lui, de voir les pharmaciens être les dindons de la farce. « J’ai en effet cru comprendre que le CEPS avait peut-être un accord avec les industriels qui verraient leur taxe M diminuer pour compenser les baisses. De leur côté, les pharmaciens n’ont aucun accord avec le CEPS. J’ai même le sentiment que sur les molécules visées, l’objectif est clairement d’aller chercher nos remises. Si c’est le cas, j’ai demandé à ce que cette baisse de 30 M€ soit inscrite dans l’observatoire de l’économie officinale pour que la Cnam les compense. En sachant que le prix à payer risque d’être plus important pour les pharmaciens car les baisses évoquées ne portent que sur la marge dégressive lissée (MDL). Si elles impactent aussi les remises, le CEPS les a probablement sous-estimées. »
Pierre-Olivier Variot retenait tout de même un point positif à l’issue de la réunion. « Nous avons eu la confirmation qu’il n’y aura pas de tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) qui constitue une arme anti-générique », souligne le président de l’USPO. Le CEPS se réunira jeudi prochain pour prendre une décision définitive sur ces baisses de prix qui pourraient alors intervenir le 1er mars 2024.
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