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Frapper un grand coût

Publié le 7 octobre 2023
Par Laurent Lefort
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Chat échaudé craint l’eau froide. Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, se montrera-t-il plus conciliant que son prédécesseur, François Braun, à la veille de la réouverture des négociations conventionnelles avec les médecins ? On se souvient en effet qu’en février dernier les principaux syndicats avaient tout bonnement refusé de signer. Et voilà qu’une nouvelle fois les généralistes donnent des sueurs froides en appelant à une grève illimitée dès le 13 octobre prochain. Certes, l’union fait la force, mais c’est plus vraisemblablement la baisse de leurs effectifs, donc la raréfaction des compétences, qui fait aujourd’hui office de meilleur argument pour négocier. Négocier une revalorisation de leur consultation, par exemple. Dans un budget contraint tel qu’il se dessine à travers le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, on comprend que ce qui profitera aux uns sera autant de moins pour les autres. Et pourtant, il faut soutenir l’augmentation souhaitée de leur tarif de consultation. Non que les médecins soient, économiquement parlant, les professionnels de santé les plus à plaindre. Mais, dans une logique de transfert de tâches, ils ne peuvent se voir déposséder du « plus facile », qu’ils considèrent comme faisant partie intégrante de leur exercice, et conserver les actes les plus complexes ou exigeants sans contrepartie. Tant que cet équilibre ne sera pas trouvé, la résistance au changement demeurera. Le prix de leur consultation, c’est le prix de votre tranquillité.

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