Fauteuils roulants : reportée mais pas annulée, la réforme irrite pharmaciens et associations

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Fauteuils roulants : reportée mais pas annulée, la réforme irrite pharmaciens et associations

Publié le 5 juillet 2024
Par Sana Guessous
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La réforme visant à rembourser intégralement les fauteuils roulants électriques contre une baisse de financement de leur location a suscité l’ire des syndicats de pharmaciens et des associations. Reportée, la mesure reviendra sur le tapis dans quelques mois.

C’est une promesse du président de la République Emmanuel Macron, annoncée lors de la conférence nationale du handicap en avril 2023 : les fauteuils roulants électriques et manuels devraient être remboursés, sans reste à payer pour les usagers, d’ici la fin de l’année. Deux arrêtés ministériels devaient paraître cette semaine pour fixer les modalités de ce remboursement intégralement pris en charge par la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) et les complémentaires santé. « Nous nous y sommes fermement opposés. Finalement, la publication de ces arrêtés est reportée à l’examen du prochain gouvernement », a assuré le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset.

Baisser le financement de la location pour rembourser les fauteuils électriques

La Direction de la sécurité sociale (DSS) veut diminuer drastiquement le financement de la location de fauteuils roulants manuels, afin de financer le remboursement des fauteuils roulants électriques. « C’est aberrant », juge Philippe Besset. Même son de cloche du côté de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Dans une lettre ouverte aux pharmaciens, son président Pierre-Olivier Variot dénonce la volonté du ministère de la Santé de moins bien rembourser les fauteuils roulants et de baisser leur prix de vente, « ce qui aura des effets désastreux sur la qualité et la durabilité de ces matériels qui bénéficient à plusieurs centaines de milliers de personnes, de manière temporaire ou permanente. »

Une mesure bâclée ?

La réforme suscite également l’indignation des syndicats des prestataires de santé à domicile. Dans un communiqué paru le 2 juillet, la FEDEPSAD, l’UNPDM et l’UPSADI s’opposent à cette mesure « bâclée » et « inapplicable » : « sacrifier le financement des locations de fauteuils roulants, principalement destinées à nos aînés en perte d’autonomie, supprime de fait l’égalité d’accès à un service aujourd’hui assuré en tous points du territoire et de surcroît vertueux en termes d’impact environnemental, sans garantir par ailleurs la prise en charge intégrale de tous les fauteuils roulants à l’achat. »

Le projet est donc reporté mais pas enterré, prévient Philippe Besset : « On gagne un peu de temps pour réétudier le sujet avec le prochain gouvernement. On reste pleinement mobilisés sur cette question. »

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