Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

Fanny au comptoir pour les congressistes de la FSPF

Publié le 30 octobre 2010
Par Magali Clausener et Dominique Fonsèque-Nathan
Mettre en favori

Grève des transports, grève des éboueurs… et grève des annonces. L’ambiance était morose les 23 et 24 octobre à Marseille lors du 63e Congrès national des pharmaciens organisé par la FSPF. Où l’on a plus parlé d’élections aux URPS que de revalorisation de la marge.

Les propos de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, n’ont pas répondu aux attentes des pharmaciens présents au 63e Congrès. A l’avant-veille de la réunion sur la marge du 25 octobre, la ministre, qui n’avait pas fait le déplacement, a soigneusement éludé dans son discours filmé l’économie de l’officine, mettant simplement en avant les 60 millions de la taxe professionnelle économisés dès 2010 par les pharmaciens. Tout juste a-t-elle annoncé « la parution prochaine » du décret sur les nouvelles missions des pharmaciens.

Certes, des questions de fond ont été soulevées, tel le PLFSS 2011. Jean de Kervasdoué, directeur de la chaire d’économie et gestion des services de santé au Conservatoire national des arts et métiers, intervenant lors d’une première table ronde, a prévu un déficit de la Sécurité sociale de plus de 40 milliards d’euros en 2013. Autre thème abordé : le rôle des complémentaires dans le financement des nouvelles missions. Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français et du Centre national des professions de santé, a rappelé que la règle des complémentaires santé était « au moins l’équilibre, voire les bénéfices », contrairement à l’Assurance maladie selon lui.

Les ARS attendent les pharmaciens

Lors du débat sur la place des pharmaciens auprès des agences régionales de santé (ARS), Norbert Nabet, directeur adjoint de l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur, a invité les pharmaciens « à coopérer avec les ARS pour améliorer le service à la population notamment en matière de soins ambulatoires et de maintien à domicile, complètement désorganisé [dans la région] ». Il a également expliqué que les ARS sont prêtes à aider les pharmaciens à monter leurs dossiers compte tenu de la complexité des cahiers des charges.

Pierre-Jean Lancry, directeur général de l’ARS Basse-Normandie, s’est lui étonné du nombre peu élevé de dossiers d’éducation thérapeutique présentés par des pharmaciens sur la quarantaine de demandes déjà parvenues à l’ARS. Les applaudissements de circonstance n’ont pas réussi à faire oublier que le congrès s’est achevé comme il avait commencé : avec beaucoup d’interrogations.

Publicité

Les enjeux des URPS

La table ronde consacrée à la place des pharmaciens auprès des ARS a montré les enjeux des élections aux unions régionales des professionnels de santé (URPS). « Si 10 % de pharmaciens participent aux élections, vous aurez moins de poids dans les discussions. En Basse-Normandie, 62 % des médecins ont voté le 29 septembre », a d’emblée souligné Pierre-Jean Lancry, directeur général de l’ARS Basse-Normandie. Et de rappeler qu’une péréquation financière entre les URPS aura lieu en fonction du taux de participation. Conclusion : mieux vaut exercer son droit de vote.