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Facebook en tête de manif
La mobilisation du 30 septembre est née sur les réseaux sociaux de collectifs d’officinaux, alliés ou concurrents les uns des autres et plus ou moins liés aux syndicats. Focus sur la nébuleuse officinale de Facebook.
Pigeons Pharmaciens, Ma Pharmacie ne fermera pas, Pharma’s Friends, PharmaCool : la date du 30 septembre galvanise ces collectifs d’officinaux constitués sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur Facebook. Pour cette actualité comme pour d’autres touchant à la pharmacie, ils sollicitent commentaires et réactions de leurs membres, dont seulement quelques centaines sont réellement actifs.
Chaque collectif a fixé ses propres règles d’admission et de modération sur son forum, toujours géré par plusieurs administrateurs qui se connaissent entre eux.
Le phénomène n’est pas nouveau. Le pionnier, Les Pharmaciens en colère, a été très actif, notamment sur son site, lors de la campagne présidentielle de 2007. « Nous voulions directement interpeller les candidats, estimant que les syndicats ne les avaient pas suffisamment interrogés. Mais c’est grâce aux moyens logistiques et financiers du syndicat des pharmaciens de l’Hérault que nous avons pu créer ce site qui a reçu 600 000 visites », se souvient son instigateur, Frédéric Abécassis.
Les Pigeons Pharmaciens ont émergé en 2012 dans la mouvance des Pigeons Entrepreneurs. L’idée était de fédérer les milliers d’officines en difficulté, rappelle Jean Ducros, à l’origine de ce compte Facebook qui compte près de 16 000 fans. Les débats y sont vifs. Sans étiquette syndicale, le collectif a frappé fort début septembre en fustigeant dans une tribune l’action des représentants professionnels (voir Le Moniteur n° 3093).
L’ombre des élections pour les URPS
Pour la mobilisation à venir, les Pigeons Pharmaciens sont associés à Ma Pharmacie ne fermera pas, réseau développé fin 2013 en réaction aux attaques de Michel-Edouard Leclerc. Ce groupe prône des actions aux accents potaches, comme le déversement de fluorescéine dans les fontaines et cours d’eau en septembre 2014. Cette année, il est l’initiateur du French Green Day, le 30 septembre prochain, qui a reçu le soutien des syndicats FSPF et UNPF… Le collectif est lié à PharmaCool, né en juillet dernier d’un désaccord avec un autre profil Facebook, Pharma’s Friends, qui a surgi en janvier. Les deux sont tombés du nid des Pigeons Pharmaciens. PharmaCool, qui regroupe presque autant de pharmaciens et de préparateurs, évite les sujets trop clivants. Son créateur, Kenny N’Guyen, prône un « forum amical » ouvert à tous les syndicats, même s’il reconnaît être soutenu dans ses actions par la FSPF et en attendre un soutien financier. L’heure est au recrutement, via le profil, des relais locaux à la mobilisation du 30 septembre.
En face, Pharma’s Friends ne craint pas d’afficher son rattachement à l’USPO, mais veut aller au-delà. « Nous voulons rapprocher davantage la base des syndicats car elle est trop souvent déconnectée des informations », précise Ken Bartholomew, créateur du compte.
Conscient de la zone d’influence qu’il représente, chaque collectif tente de gérer ses relations avec les syndicats dans le contexte troublé de la campagne aux élections pour les URPS.
ToujoLurs pas de mots d’ordre communs
Une semaine après la rencontre organisée par l’USPO avec les 17 représentants des différentes organisations de la profession (syndicats, Ordre, groupements, étudiants et collectifs), aucun plan d’actions communes n’a été trouvé. Chaque organisation syndicale s’est retranchée sur sa position. L’USPO dénonce le risque de déremboursement prôné par le rapport Polton, tandis que la FSPF veut mettre tout son poids contre le PLFSS 2016. « Notre combat est de s’opposer aux baisses de prix non compensées en officine. Nous sommes aussi contre le déremboursement, mais il n’y en aura pas », déclare Philippe Besset (FSPF) qui précise que son syndicat est prêt car « il n’y a plus de doute que le PLFSS soit calamiteux pour l’officine ». Réunie en assemblée générale à Limoges, l’Association des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) annonce qu’elle ne participera pas à la manifestation du 30 septembre, faute d’unité et de messages clairs (voir p. 7). L.T.
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