Exercice professionnel : les pharmaciens d’officine broient du noir

« Trésorerie en chute libre », « submersion par les médicaments chers », « burn-out imminent », « Mon comptable me donne trois ans avant de liquider. » Les commentaires et les réponses des 211 sondés ayant répondu à l’enquête réalisée par l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) traduisent le mal-être actuel de nombreux pharmaciens d’officine. « Les résultats reflètent la crise morale que traverse la profession : une perte de confiance, d’espoir et de motivation en grande partie liée aux exigences croissantes de mobilisation sur tous les fronts de la santé, avec des moyens qui ne cessent de s’amenuiser. Devoir jouer sans cesse les variables d’ajustement a mis les officinaux à cran », indique l’UNPF dans un communiqué, en ajoutant que « les difficultés économiques, de recrutement et d’approvisionnement se cumulent pour former une spirale dangereuse sapant le moral et l’envie même d’exercer chez un certain nombre de nos confrères et consœurs. Cet effondrement invisible menace les conditions mêmes du maintien d’un réseau officinal en mesure de répondre aux besoins de la population. »

Les pharmaciens prêts à se mobiliser pour défendre la profession

50 % des sondés sont prêts à exprimer leur mécontentement à travers des actions comme la grève de la sérialisation (18 %), de la dispensation à l’unité (13 %), de la télétransmission (13 %) ou de l’envoi anticipé des tableaux de garde (6 %). Une minorité se déclare même prête à envisager une grève totale ou un refus d’effectuer certaines missions. Ils ne sont que 4 % à ne pas souhaiter se mobiliser pour ne pas fragiliser encore plus leur trésorerie.« La pharmacie d’officine, profession essentielle, est désormais un métier à sauver. La mobilisation en cours et les négociations conventionnelles à venir doivent impérativement rallumer l’espoir, non avec les mirages d’hypothétiques missions mais avec des garanties de survie », conclut Christophe Le Gall, le président de l’UNPF.