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En avant la musique !
Métronome, boulot, dodo… Entre les heures à l’officine, les répétitions et les cours de flûte traversière qu’elle donne, le quotidien de Léa est réglé comme du papier à musique.
Dans la vie, Léa aime que ça bouge. À la clé, un parcours riche et atypique sur fond de stéréo. Côté gauche, une mère travaillant dans le social ; côté droit, un père musicien professionnel. Deux univers très différents qui l’ont marquée. « J’ai toujours voulu concilier les deux même si je n’avais pas beaucoup d’idées d’orientation après mon bac en sciences médico-sociales ». Léa envisage de devenir musicienne professionnelle, via la fac de musicologie et le conservatoire de Bordeaux (33), mais elle déchante rapidement, l’enseignement étant trop théorique et historique.
Elle envoie alors des CV pour s’occuper de personnes handicapées moteurs. Une semaine plus tard, elle débute dans un village des Landes (40), où elle s’occupe de leurs soins quotidiens, de leur maquillage et les accompagne dans des sorties et spectacles, tout en y donnant quelques concerts ! « Humainement, cela m’a beaucoup apporté et donné envie de passer le diplôme d’aide-soignante. Vu que j’avais le bac, le jury m’a conseillé de devenir infirmière mais il y avait trop de soins intrusifs… » Après un an de CDD auprès des personnes handicapées, Léa tente le BP de pharma, en souvenir d’un stage de seconde effectué en officine, afin de concilier médical et relationnel.
Passe ton Bach d’abord…
La voilà qui fait ses gammes au CFA de Lormont (33) et dans une officine de Castets (40). BP en poche, en 2011, elle travaille six ans dans une grosse officine de Dax (40). Aujourd’hui, elle donne le « la » dans une pharmacie de quartier, toujours à Dax. Avec deux titulaires très à l’écoute et une apprentie – qu’elle forme –, elle s’investit pour développer les rayons. Animations labo, mini-soins, gamme bio, conseils selon les saisons et les maladies, tout est bon pour fidéliser, sans oublier des rendez-vous autour de l’hypertension ou du diabète. « Étant diabétique, je connais bien les problématiques qui y sont rattachées, ça crée du lien avec les patients, pas toujours très observants. Tout comme mes tatouages aux poignets, peu courants en officine, qui engagent la conversation. »
Et pour une musicienne, quoi de plus naturel que de développer aussi les fleurs de Bach ? « J’ai commencé à me documenter en 2010 durant mon apprentissage, puis je me suis lancée en 2012. Avant de poursuivre l’aventure dans ma nouvelle officine. J’ai notamment mis en vitrine pendant trois mois ces complexes de plantes qui traitent les émotions, avec un vrai suivi de la personne. Ça a bien pris, avec en tête du hit-parade les références contre le sommeil, la ménopause et l’arrêt du tabac. »
Sans fausse note
Et quand elle ne traite pas Bach au comptoir, c’est à la flûte traversière qu’elle le travaille. Tout comme Dvorak, Haydn ou les musiques de film, qu’elle apprécie particulièrement. « Avec un père trompettiste et directeur d’école de musique, j’ai baigné très tôt dans cet univers. Avec mon instrument, j’ai étudié différentes spécialités – musique de chambre, harmonie, duo avec piano, solfège – et pris des cours de chant, avant de décrocher le certificat de fin d’études musicales à 17 ans ».
Aujourd’hui, Léa pratique toujours la flûte, via l’harmonie et lors de spectacles, et l’enseigne : « Au conservatoire des Landes, un prof m’a proposé de m’occuper d’un élève qui voulait arrêter, puis sa mère a voulu commencer… une pharmacienne et son fils ! » Depuis, Léa donne des cours dans une école de musique le mercredi aprèsmidi, et des cours particuliers deux soirs par semaine. Une passion qui réclame beaucoup de travail et une organisation sans fausse note.
Léa Bénard
Si vous étiez une titulaire ?
Je serais exigeante sur les méthodes de travail et la relation avec les patients, et à l’écoute des initiatives des préparateurs.
Si vous étiez une cliente ?
J’aurais très peur ! Je ferais plusieurs pharmacies pour trouver quelqu’un de calé en plantes et huiles essentielles.
Si vous étiez un médicament ?
Une fleur de Bach pour arrêter les anxiolytiques et les antidépresseurs.
Âge : 29 ans.
Formation : bac sciences médico-sociales, BP préparateur en pharmacie, certificat de fin d’études musicales (CFEM) musique de chambre.
Lieu d’exercice : Dax (40).
Ce qui la motive : vivre de mes deux passions et être épanouie dans ce que j’entreprends.
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