En Angleterre aussi, les fermetures de pharmacie s’accélèrent 

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En Angleterre aussi, les fermetures de pharmacie s’accélèrent 

Publié le 8 janvier 2025
Par Hakim Saleck
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Entre 2020 et 2024, le nombre de pharmacies en Angleterre a chuté de 7 %, passant de 11 406 à 10 554 officines. Les grandes chaînes sont les plus touchées : leur part est tombée de 38,7 % à 23,6 %, soit une baisse de 15 % en quatre ans. Ces fermetures, amplifiées par des tensions économiques, traduisent une transformation majeure du secteur.

Les pharmacies britanniques font face à des défis multiples. Les subventions publiques pour les ordonnances n’ont pas suivi l’inflation, fragilisant les officines, particulièrement les grandes chaînes. À cela s’ajoute une concurrence accrue des ventes en ligne et des plateformes de santé numériques. Résultat : les fermetures s’accélèrent, notamment dans les zones rurales, où l’apparition de « déserts pharmaceutiques » inquiète.

Un signal d’alerte pour le réseau officinal français

Paradoxalement, les pharmacies encore en activité doivent répondre à une demande croissante. En moyenne, elles délivrent 8 800 produits supplémentaires par mois par rapport à 2020. Cet afflux s’explique par les difficultés d’accès aux médecins généralistes, qui poussent les patients à consulter directement les pharmacies pour des conseils ou des soins de premiers recours. Cette situation redéfinit le rôle des officines. Les pharmacies indépendantes, moins exposées que les grandes chaînes, tirent parti de leur proximité avec les communautés pour diversifier leurs services. Mais cette adaptation nécessite des investissements, dans un contexte économique déjà tendu. En France, où des fermetures similaires touchent le réseau officinal, l’exemple britannique pourrait servir de signal d’alerte. Préserver l’accès aux soins de proximité implique d’anticiper ces transformations et d’ajuster les politiques de soutien au secteur.

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