Election européennes : les futurs pharmaciens interpellent les candidats

Parce que la santé n’a pas la place qu’elle mérite au sein du débat européen actuel, les étudiants en santé, réunis au sein d’un think tank (groupe de réflexion) baptisé « Europe de la Santé »*, ont rédigé un manifeste de 24 propositions pour la santé des Européens. Propositions qu’ils ont présentées à cinq candidats aux élections européennes (Europe Ecologie Les Verts, La France Insoumise, Les Républicains, Rassemblement National et Renaissance) au cours d’un colloque organisé à l’Académie nationale de médecine (Paris) jeudi 16 mai. Et d’interroger les candidats : « Quelle Europe de la santé pour nos concitoyens ? ». Joëlle Melin, eurodéputée sortant RN, qui voit en l’Europe « une énorme machine législative » et « une grande institution économique », donne le ton de son parti : « non à une santé au niveau européen mais oui à une coopération et une collaboration entre Etats ».

Axe majeur dans les propositions des futurs professionnels de santé, la politique de prévention semble partagée par tous les candidats. Promotion de la pratique d’une activité physique dès le plus jeune âge, éducation à l’alimentation, formation aux gestes de premiers secours, promotion de la vaccination sont les pistes envisagées par le think tank. Pour Philippe Juvin, eurodéputé LR sortant : « l’Europe doit faire davantage avec une meilleure implication des États ».

Autre proposition, l’harmonisation des pratiques entre professionnels de santé européens et leur mobilité, potentiels « enjeux de santé publique et environnementaux importants », selon les étudiants. Remettre du lien et favoriser les échanges entre universités est une proposition de Marie-Laure Darrigarde (La France Insoumise), qui rejoint la proposition 18 du think tank « créer un tronc commun européen dans le premier cycle des études de santé ». Sur l’harmonisation, Philippe Juvin (LR) précise que le travail sera long car les pays ont des métiers différents et des pratiques différentes.

Le prix excessif des médicaments et les pénuries se sont aussi invités dans les débats : Véronique Trillet-Lenoir (Renaissance) propose une négociation des prix au niveau européen, et non plus entre chaque Etat membre.

* Le think tank réunit l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), l’Association nationale des étudiants sage-femme (ANESF), l’InterSyndicat national des internes (ISNI), la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI), l’Association nationale des étudiants en sciences et techniques des activités physqiues et sportives (ANESTAPS), l’Union nationale des associations des étudiants en ergothérapie (UNAEE), la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (FNEK).