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Ecran total
En 1931, le critique de « Paris-Midi » décrivait ainsi le pharmacien de « Tout ça ne vaut pas l’amour » : « son nez trognognant, ses expressions d’autruche vexée, et souvent ses drôleries profondément humaines ». Toute ressemblance avec une personne existante serait fortuite. Il s’agit seulement d’un des nombreux pharmaciens incarnés au cinéma.
Les apprentissages de Boireau
d’Albert Capellani (1907)
Cancre impénitent, Boireau est mis en apprentissage par son père chez un pharmacien. Il multiplie les gaffes et son passage en officine se solde par une catastrophe : il administre un vomitif en lieu et place d’une purge, au grand dam de son employeur. La série des Boireau rencontra un vif succès auprès des jeunes spectateurs. L’apprenti maladroit est joué par André Deed, l’une des premières vedettes de l’histoire du cinéma.
Le Désordre et la Nuit
de Gilles Grangier (1957)
L’un des personnages de ce long métrage est la pharmacienne Thérèse Marken (Danielle Darrieux). Non seulement elle chapeaute un trafic de drogue, mais elle commet en plus un crime en se débarrassant d’un de ses complices. Le film vaut surtout par la confrontation de deux monstres sacrés du cinéma français : Jean Gabin, intraitable en inspecteur blasé, et Danielle Darrieux, parfaitement distinguée dans sa blouse blanche.
La Merveilleuse Journée
de René Barberis (1929)
La célèbre pièce d’Yves Mirande et Gustave Quinson eut trois fois les honneurs de l’adaptation cinématographique. La dernière version, tournée en 1980 à l’instigation de l’avionneur Marcel Dassault, offrit à Michel Galabru un rôle de pharmacien pour le moins truculent. Dans la première version de 1929, Léon Larive et André Roanne interprètent respectivement le pharmacien Pinède et son préparateur Blaise. Toute la première partie du film se déroule dans une officine provençale où la clientèle se fait plutôt rare, au grand désespoir de son propriétaire. A une fillette qui vient acheter pour « quatre sous de pastilles de gomme », le pharmacien, furieux, rétorque : « Mais bon, je vous le dis. Si d’ici huit jours, il ne s’est pas déclaré une bonne épidémie de typhoïde, ou de n’importe quoi, je ferme boutique… » Et son compère le docteur Gébus de renchérir : « Une bonne grippe espagnole, comme en 1919, voilà ce qu’il nous faudrait ! »
Tout ça ne vaut pas l’amour
de Jacques Tourneur (1931)
Philatéliste distingué, le pharmacien Jules Renaudin ne s’est jamais marié. Il recueille un jour à son domicile une jeune femme sans ressources, qui s’apprête à accoucher d’un enfant mort-né. Pour cet homme rangé et maniaque, c’est le coup de foudre immédiat. Hélas ! la demoiselle lui préfère son voisin, un fringant réparateur de TSF, interprété par Jean Gabin (dont il s’agit là d’un des tout premiers rôles).
Le Septième Juré
de Georges Lautner (1961)
Pharmacien respectable, Bernard Blier étrangle une jeune fille dans une forêt, au terme d’une soirée trop arrosée. Un innocent est accusé à sa place. Arrive le jour du procès. À la surprise générale, le meurtrier est désigné pour faire partie du jury. Bourrelé de remords, il parvient à disculper le faux coupable. Ses aveux tardifs lui valent, non pas une arrestation, mais un internement en hôpital psychiatrique.
Opéra-Musette
de René Lefèvre et Claude Renoir (1941)
La petite ville est en effervescence : l’un de ses notables, M. Honoré, a écrit un opéra et il souhaite le monter avec et pour ses concitoyens. C’est ainsi que le pharmacien Bouchon, interprété par Marcel Vallée, se dévoue et décide de jouer un des rôles clés.
Ridicule et prétentieux, le bonhomme est en revanche un professionnel consciencieux. On le voit ici soigner un client qui souffre d’un désagréable furoncle sous l’oreille droite. Il badigeonne le clou de pommade, et l’abouche avec du coton et deux morceaux de sparadrap. Ce pharmacien n’en perd pas moins le sens des affaires : une fois les soins dispensés, il se retourne vers le patient et lui déclare : « Voilà ! c’est dix francs pour la pommade ! »
Les Lettres de mon moulin
de Marcel Pagnol (1953)
Dans son adaptation de L’Elixir du révérend père Gaucher, Pagnol introduit un personnage de pharmacien absent de la nouvelle de Daudet. Cynique et intraitable en affaires, le dénommé Charnigue, interprété par Fernand Sardou, a flairé la bonne affaire et se propose de vendre l’élixir du père Gaucher. A l’abbé qui défend timidement les « vertus médicales » de la liqueur, le pharmacien rétorque : « Nous dirons que ça guérit tout ! […] Si vous leur dites que c’est un fortifiant qui sort d’une abbaye, ça les rassure. »
Situation désespérée, mais pas sérieuse
de Gootfried Reinhardt (1965)
Novembre 1944 : un bombardier américain est abattu au-dessus d’une ville allemande. Les deux pilotes (dont Robert Redford) parviennent à sauter en parachute. Ils se réfugient chez un employé en pharmacie, interprété par Alec Guiness, qui les enferme à double tour dans sa cave. Quand la guerre prend fin, il décide de leur cacher la vérité et de les maintenir en captivité…
Un été 42
de Robert Mulligan (1970)
C’est l’histoire d’un ado qui tombe éperdument amoureux d’une jeune femme dont le mari est parti à la guerre. Dans le film, l’adolescent se rend dans un drugstore pour s’y procurer des préservatifs. L’occasion d’un échange savoureux, quoique assez prévisible, avec l’indiscret pharmacien.
Courage fuyons
d’Yves Robert (1979)
Jean Rochefort incarne le pharmacien Martin Belhomme, un homme sans histoires. Marié à une épouse qui le materne, régulièrement en butte aux sarcasmes de ses enfants, il est une proie facile pour son frère qui l’exploite sans vergogne. Car Martin Belhomme est un poltron fini, ce qui nous vaut le titre du film. Jusqu’au jour où il rencontre une artiste de music-hall (Catherine Deneuve) et en tombe follement amoureux.
Madame Bovary
de Claude Chabrol (1991)
Cette septième adaptation du roman de Gustave Flaubert a nécessité 3 000 figurants et un budget de 50 millions de francs. Chabrol envisagea d’abord de confier le rôle d’Homais à Michel Serrault, mais, ce dernier n’étant pas disponible, c’est Jean Yanne qui le remplaça. Grand lecteur de Flaubert, le fantaisiste se coula avec subtilité dans les habits du pharmacien, à la grande satisfaction de Chabrol, qui déclarait en 1991 : « Il est Homais de l’intérieur ! Homais se croit dans le sens de l’Histoire, il est de bonne foi… Homais est un con, mais en même temps, tout n’est pas faux et inepte dans ce qu’il dit. Ce n’est pas un abruti congénital, mais c’est un homme qui tire des conclusions, qui n’arrête pas de vouloir conclure ; d’où la connerie de son discours. »
Le Père Noël est une ordure
de Jean-Marie Poiré (1982)
Ou comment gâcher la soirée de Noël d’un pharmacien ! L’irascible professionnel (Jacques François) a prévu de réveillonner chez Castel avec une belle créature, quand Félix (Gérard Jugnot), déguisé en Père Noël, surgit à l’improviste dans son officine pour s’y faire soigner.
Entre-temps, la veste blanche du pharmacien a été souillée par le gâteau – un « kloug colmaté avec du spountz » – préparé par le brave Rhadam Preskovitch (Bernard Moynot). Colère du pharmacien qui s’écrie : « Mais qu’est-ce que c’est que cette matière ? Mais c’est de la merde ! » Réponse du tac au tac de Preskovitch : « Non, non. C’est du kloug ! »
Trois hommes et un couffin
de Coline Serreau (1985)
Pierre, Jacques et Michel (le trio Boujenah-Dussollier-Giraud) voient leurs vies de célibataires endurcis bouleversées par l’arrivée imprévue d’un nourrisson. La scène où une pharmacienne donne un cours complet de puériculture à Roland Giraud est devenue culte. Elle prouve, comme le dit Guy Lesoeurs, que « la profession est sympathique aux yeux du grand public ».
Sac de noeuds
de Josiane Balasko (1985)
Ancien résistant et de nature plutôt bienveillante, le pharmacien (Jean Carmet) se prend d’amitié pour trois délinquants en cavale (Josiane Balasko, Isabelle Huppert et Farid Chopel). Non content de soigner l’une des jeunes femmes, il l’héberge avec ses amis pendant le temps de sa convalescence et lui confie même son arme à feu. Un brin cynique (« Ici, ce n’est pas une épicerie… quoique maintenant… »), le pharmacien va même jusqu’à voler la camionnette du boucher pour favoriser la fuite de ses protégés. Il faut dire que le boucher l’avait dénoncé sous l’Occupation. Il ne s’agit donc que d’un prêté pour un rendu…
Le Pharmacien de garde
de Jean Veber (2003)
Yan Lazarrec (Vincent Perez) est apparemment un homme paisible. Officinal et écologiste dans l’âme, il se bat contre les pollueurs. Dans le secret de son préparatoire, il met au point des poisons pour les assassiner. François Barrier (Guillaume Depardieu), policier, mène l’enquête. C’est à l’occasion d’une conférence sur la protection de l’environnement que les deux hommes se rencontrent. Combattants de la même cause : l’écologie, ils ne mènent pas le combat de la même façon et, à la fin, ils vont se retrouver face à face.
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