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… d’une éventuelle psychose suite aux attentats de New York

Publié le 27 octobre 2001
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Les clients ne se sentent pas vraiment concernés par les conséquences, en termes de risques pour la santé publique, des attentats du 11 septembre. Aucun ne m’a jusqu’ici interpellé sur la maladie du charbon, le botulisme ou la variole et la façon de s’en protéger. On est loin de la psychose relatée par les médias. Ma commune est située non loin des « coins chauds » de Montfermeil. Ici, les problèmes d’insécurité des banlieues dominent ceux du terrorisme. Comme tout le monde, je suis informé par les journaux et la télé des alertes sur ces maladies que l’on croyait disparues. Je suis assez bien documenté dessus et j’ai jeté un coup d’oeil dans la littérature au cas où je serais amené à répondre à certaines questions des clients.

Hassanbay Tourabaly, Clichy-sous-Bois (92)

Je n’ai pas relevé de questions de mes clients sur des problèmes de santé publique inhérents à un risque de guerre. Néanmoins, j’ai eu depuis les événements du 11 septembre une prescription de vaccin antivariolique que je n’ai pu honorer, faute de produit en stock chez le grossiste-répartiteur. Selon ses informations, la mise à disposition de ce vaccin relève d’une décision gouvernementale. Aux dires du client, son médecin l’a déjà prescrit à plusieurs personnes. Cela peut se comprendre s’ils travaillent dans des établissements d’Etat menacés. A l’officine, il faudrait pouvoir disposer des dernières données scientifiques sur les protocoles de soins à mettre en oeuvre en cas de déclaration des maladies infectieuses en cause ou d’accident nucléaire. L’Ordre ou la presse professionnelle pourrait réaliser un dossier spécial.

Marcel Touati, Stains (93)

Un client m’a commandé des comprimés d’iode. Mon répartiteur m’en a livré gracieusement quatre boîtes, pas plus. Sur la ciprofloxacine, j’ai augmenté mes stocks de quelques unités. A Paris, une certaine tension règne. Je n’ai jamais vendu autant de médicaments contre le stress mais je ne peux pas dire si cela est en rapport avec les attentats. A propos du risque nucléaire, il me semble logique que les personnes habitant à proximité d’une centrale aient dans leur armoire à pharmacie des comprimés d’iode, indépendamment de toute menace terroriste.

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Dominique Piot, Paris (75)