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© Getty Images/iStockphoto
Dispensation protocolisée, triage : les armes officinales pour soulager les urgences
L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) considère que le désengorgement des urgences, promis par l’exécutif, ne pourra se faire sans le concours des professionnels de ville et appelle à un renforcement des expérimentations et des protocoles de coopération faisant intervenir les pharmaciens dans les soins de premier recours. Explications.
Dans son intervention du lundi 17 avril, le chef de l’Etat s’est engagé à « avoir désengorgé tous nos services d’urgence » d’ici 2024. Pour le président de l’UNPF, le recours plus fréquent au triage téléphonique du Samu, évoqué par le ministre de la Santé, ne suffira pas. « Le développement de l’orientation et de la prise en charge des soins non programmés à l’officine doit faire partie des priorités des 100 prochains jours pour améliorer l’accès aux soins », déclare Christophe Le Gall.
Dans un communiqué de presse paru le 20 avril dernier, le troisième syndicat de titulaires préconise d’accélérer le développement de protocoles nationaux de coopération. Depuis l’été dernier, avec la perspective de services d’urgence en tension, les pharmaciens travaillant en exercice coordonné peuvent dispenser des médicaments sans ordonnance médicale pour l’angine, la cystite, la varicelle et le renouvellement du traitement de la rhinoconjonctivite allergique saisonnière, selon une mesure transitoire. Les protocoles angine et cystite sont aujourd’hui ouverts aux pharmaciens en communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Des protocoles de coopération limités à un mode d’exercice qui reste rare en officine. L’UNPF appelle à « définir toutes les pathologies pour lesquelles ces protocoles auraient une valeur ajoutée » et à « mettre en place une formation et une rémunération adaptées à ces nouvelles responsabilités ».
Autre piste à creuser, le triage. Le rôle élargi des officines dans les parcours de soins non programmés, comme ce qui est testé en Bretagne avec Osys, pourrait être élargi. Pour treize situations de premier recours précises, le « pharmacien aiguilleur » oriente le patient vers une consultation médicale ou les urgences, à moins qu’un conseil officinal ne suffise. Les premiers résultats de cette expérimentation, qui a débuté il y a un an et demi dans une quarantaine de pharmacies, prouvent que, pour trois quarts des triages effectués, les patients n’ont pas eu besoin d’être dirigés vers les urgences. Christophe Le Gall souligne le rôle capital du pharmacien aiguilleur « à la fois porteur de meilleur accès aux soins et d’économies pour la collectivité ». Et quelle économie ! Alors que l’UNPF précise dans son communiqué que le coût global moyen d’un passage aux urgences est de 227 euros, la dispensation sous protocole, elle, est rémunérée 25 euros pour la structure d’exercice coordonné et les pharmacies sont rémunérés 15 euros pour chaque orientation de l’expérimentation Osys.
L’UNPF propose une concertation de l’ensemble de la profession, en vue de faire des propositions concrètes aux pouvoirs publics.
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