Dispensation à l’unité : pas seulement en cas de pénuries de médicaments

Présentant le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 lors de la première séance publique au Sénat, le 13 novembre 2023, Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, a évoqué la dispensation à l’unité (DAU) en expliquant qu’il était « convaincu qu’elle était une partie de la réponse » aux problèmes de pénuries de médicaments. Pour rappel, la commission des affaires sociales du Sénat a supprimé cette disposition, sachant que les syndicats de pharmaciens y sont opposés. Le ministre a également expliqué que, lors de la réunion du 10 novembre avec les acteurs de la chaîne du médicament, il avait demandé l’élaboration d’une charte de bonnes pratiques à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et à la présidente de l’Ordre des pharmaciens. « Les assurés sociaux ne doivent pas être une variable d’ajustement du jeu entre les différents acteurs », a-t-il également déclaré.

Le conditionnement à l’unité de médicaments, une mesure d’épargne

Peu après, Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, est revenu sur la DAU à propos des économies à réaliser sur les médicaments et les dispositifs médicaux dont 1 milliard d’euros de baisses de prix. Il a indiqué que le gouvernement allait « travailler à la maîtrise des quantités consommées pour 300 millions d’euros ». Le « conditionnement à l’unité », terme que Thomas Cazenave a employé, fait donc partie des « mesures d’épargne » en cas de risque de pénuries de médicaments. « Sur ce sujet, j’aimerais que nous allions plus loin à l’avenir en mettant en place ce conditionnement chaque fois que cela est possible et pas seulement en période de pénuries », a-t-il ajouté. Ce qui laisse supposer que la DAU ne s’appliquerait pas seulement aux antibiotiques et pourrait même être généralisée.