Difficultés économiques : de quoi se plaignent les pharmaciens d’officine ?

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Difficultés économiques : de quoi se plaignent les pharmaciens d’officine ?

Publié le 10 mars 2025
Par Christelle Pangrazzi
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La situation des officines se dégrade. Lors du salon PharmagoraPlus, le 8 mars, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a présenté les résultats d’un sondage mené auprès de 3100 pharmaciens.

Trésorerie en berne, lourdeurs administratives… depuis six mois, l’USPO exhorte l’Assurance maladie à rouvrir les négociations pour un avenant économique 2 et une revalorisation des honoraires. Pour le syndicat, les résultats du sondage qu’il a mené ne font qu’étayer cette demande.

5 chiffres à retenir

– 75 % des pharmaciens signalent des problèmes de trésorerie.

– 53 % ont renoncé à investir en 2024 faute de moyens.

– 84 % estiment que la gestion des ressources humaines est une difficulté majeure.

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– 44 % jugent les charges administratives « insoutenables ».

– 41 % envisagent de vendre leur officine d’ici 2030.

Une trésorerie sous tension

Les trois quarts des pharmaciens qui s’inquiètent pour leur trésorerie la jugent a minima comme « moyenne » (37 %) ou « inquiétante » (38 %). Près d’un pharmacien sur deux constate une dégradation marquée de sa rentabilité depuis 2022. Résultat : plus d’un professionnel sur deux a renoncé à des investissements pour moderniser son officine et développer de nouveaux services.

Le poids des charges administratives et du sentiment d’abandon

Le poids des lourdeurs administratives est un frein majeur : 44 % des pharmaciens jugent ces charges « insoutenables », tandis que 51 % les considèrent « trop lourdes et chronophages ». Un mal-être qui se double d’un sentiment de délaissement par les pouvoirs publics.

Des perspectives inquiétantes

Face à cette situation, 41 % des pharmaciens envisagent de vendre leur officine d’ici à 2030. Plus inquiétant encore, 5 % envisagent une fermeture définitive et 2 % redoutent une procédure collective (redressement, liquidation judiciaire) dans les cinq prochaines années.

L’USPO a également recueilli de nombreux témoignages de pharmaciens confrontés à ces difficultés. Ces éléments ont été remis à Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance maladie, dans l’espoir d’une réaction rapide des pouvoirs publics.