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Diane pécheresse

Publié le 2 février 2013
Par Laurent Lefort
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Kate Middleton, enceinte, fait la fortune des pharmacies anglaises. Selon le Huffington Post, les ventes de tests de grossesse ont augmenté de 60 % depuis la royale annonce. Pourvu qu’en France les arrêts de pilules ne provoquent pas la même envolée commerciale ! J’ai l’impression que la presse grand public cherchait frénétiquement son nouveau Mediator ces dernières semaines. Incommodée par le parfum du scandale, l’ANSM a cédé à la pression ambiante en suspendant l’AMM de Diane 35 et de ses génériques « pour la sécurité des patientes ». La messe est dite : rapport bénéfice/risque défavorable dans le traitement de l’acné. On éteint tout et on remballe. Et on met quoi à la place ? Roaccutane, tellement plus « sécure » ? Hors AMM, Androcur, 25 fois plus dosé, avec retour en grâce des comprimés écrasés et des poudres titrées ? Risible, le RCP de Diane 35 l’était, comme le souligne le site Pharmacorama.com*. Risible avec son indication bien propre sur elle (« traitement de l’acné chez la femme ») et sa posologie nettement plus tendancieuse. Morceau choisi : « Cas d’oubli d’un ou de plusieurs comprimés : en cas d’effet anti-ovulatoire recherché, l’oubli d’un comprimé expose à un risque de grossesse ».

Le temps est (re)venu de rire jaune. Et de se demander si Diane 35 ne paie finalement pas l’addition… pour toutes les pilules.

* « Diane 35, un RCP rédigé par des jésuites » (28 janvier 2013).

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