Déserts pharmaceutiques : l’idée proposée par le gouvernement pour y remédier

© désert médical, désert pharmaceutique, fermeture d’officine, zone rurale, PLFSS 2020, amendement, gouvernement, assemblée nationale, USPO - Jean-Philippe Glatigny/Visavu

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Déserts pharmaceutiques : l’idée proposée par le gouvernement pour y remédier

Publié le 26 novembre 2019
Par Francois Pouzaud
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Le gouvernement envisagerait-il de rouvrir la boîte de Pandore sur les créations par voie dérogatoire ? Toujours est-il qu’il vient de déposer un amendement (n°530) à l’article 44 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2020, actuellement examiné en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, qui autorise les pharmacies proches d’un territoire de santé déficitaire en officines d’ouvrir une annexe afin d’éviter l’apparition de déserts pharmaceutiques. Le gouvernement souhaite que la création dérogatoire d’annexe de pharmacie soit menée à titre expérimental pendant 5 ans, dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2018 sur l’innovation organisationnelle concernant notre système de santé. 

C’est la crainte de désert pharmaceutique suite à la fermeture de l’officine à Cozzano, un petit village de 270 habitants de la Corse du sud qui a conduit le gouvernement à déposer cet amendement « afin de permettre au directeur général de l’agence régionale de santé de garantir l’approvisionnement en médicaments et produits pharmaceutiques de la population d’une commune, lorsque celui-ci est compromis au sens de l’article L. 5125‑3, en autorisant l’organisation de la dispensation de médicaments et produits pharmaceutiques à partir d’une officine d’une commune limitrophe ou la plus proche.»

Lors de sa conférence de presse du 25 novembre, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), s’est montré plus que réservé à l’idée de créer des annexes et a alerté des possibles dérives qui risquent de déstabiliser le réseau officinal. « Tous les maires de petites communes dépourvues d’officine auront envie d’avoir leur annexe de pharmacie », craint-il. De plus, « quelle sera la forme de cette annexe ? Un local ? Une camionnette ambulante ? »

Alors que cet amendement va être examiné par les députés, Gilles Bonnefond rappelle la position de l’USPO sur la présence d’un établissement dit secondaire. « Il se justifie dans une seule indication : la fermeture d’une officine créant un désert pharmaceutique, l’officine restant ouverte conserve alors sa licence ou est rattachée à la licence de la pharmacie voisine qui rachète le fonds et qui maintient une phase d’amplitude d’horaires d’ouverture adaptée aux besoins de la population. »

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