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© Getty Images/iStockphoto
Déserts médicaux : les biologistes se positionnent pour étendre leur droit de prescription
Dans le contexte de la désertification médicale, le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB) appelle à décloisonner le système de santé français et à étendre les missions de santé des biologistes. Comme par exemple pouvoir, dans certains cas, « prescrire un traitement de première intention ».
Pour améliorer la prise en charge des patients dans les déserts médicaux, les biologistes ont une proposition à défendre. « Dans un contexte d’urgence médicale ou après un dépistage positif par exemple, les biologistes pourraient ainsi prendre en charge le patient, prescrire un traitement de première intention ou orienter rapidement le patient vers le médecin traitant », propose le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), dans un communiqué du 7 juin. « On a fréquemment des infections banales qui nécessitent une antibiothérapie rapide et passer par la case médecin traitant reste indispensable. Néanmoins parfois, c’est compliqué, notamment à partir du vendredi soir », présente le Dr Michel Sala, porte-parole du SNMB. L’idée est de pouvoir prescrire, à un patient présentant une ordonnance pour un examen de biologie médicale, des antibiotiques dans des infections simples, non compliquées, « dans lesquelles le facteur temps est important. » Comme dans l’infection urinaire non compliquée ou l’angine à streptocoque.
En accord avec les autres professionnels
Forts de leur maillage territorial, et souvent accessibles le samedi après-midi, les biologistes s’estiment « bien placés » pour étendre leurs compétences à cette mission. Pour autant, « cela ne peut se faire qu’en accord avec les autres professionnels de santé, insiste le biologiste. L’idée n’est pas de remplacer le médecin ou de se substituer aux urgences. Et l’ordonnance doit pourvoir être acceptée par le pharmacien d’officine. Ce doit être quelque chose de très normé. » Et de progressif. L’idée est aussi de commencer « par deux ou trois cas, pas plus, et ensuite d’étendre à plus si le dispositif fonctionne bien », explique le Dr Sala. Si le SNMB revendique les adaptations des posologies des AVK « car les biologistes les connaissent bien », pour les pathologies chroniques, « c’est plus compliqué, précise le Dr Sala. Par exemple pour le diabète, on n’a pas le poids du patients, c’est une donnée importante. »
Dans le timing, la proposition n’est pas non plus anodine. Il ne faut pas oublier la grève des laboratoires en fin d’année dernière. « La Caisse nationale de l’Assurance maladie souhaite tenir des états généraux de la biologie médicale. Notre spécialité a évolué et la place des biologistes est à revoir », conclut le porte-parole du SNMB.
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