Déserts médicaux : la Cnam sort le carnet de chèque

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Déserts médicaux : la Cnam sort le carnet de chèque

Publié le 18 mars 2024
Par Véronique Hunsinger
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Pour inciter les médecins à s’installer dans les déserts médicaux, la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) a proposé de solides primes et des majorations forfaitaires dans le cadre des négociations conventionnelles. Objectif : réduire le nombre de patients sans médecin traitant.

A l’occasion de ses vœux au monde de la santé, en janvier 2023, Emmanuel Macron avait assuré qu’il n’y aurait plus de patient en ALD sans médecin traitant avant la fin de l’année. Promesse non tenue. Il reste toujours 472 000 personnes sans praticien attitré. Jeudi 14 mars, lors de la réunion multilatérale en vue d’une nouvelle convention avec les syndicats de médecins libéraux, l’Assurance maladie a mis sur la table dix engagements collectifs pour faire reculer les déserts médicaux avec notamment comme objectif de faire passer la part des assurés en ALD sans médecin traitant sous les 2 %.

Des primes et des majorations forfaitaires

Pour stimuler l’installation de médecin traitant dans les zones dites de « désert médical », elle propose de majorer le forfait de 10 % dans les zones prioritaires et même de 30 % pour les primo-installés avec, en prime, une aide ponctuelle de 10 000 euros. Ce forfait serait également majoré de 10 % partout pour les médecins âgés de plus de 67 ans. Ces majorations ont vocation à se substituer aux différents contrats incitatifs que les médecins libéraux peuvent signer avec leur caisse dans les déserts médicaux et dont le succès a été mitigé.

Même pour les spécialistes

Quant aux médecins spécialistes qui assurent des consultations avancées dans les zones prioritaires à tarifs opposables, ils pourraient se voir gratifier d’un forfait de 400 euros par jour, dans la limite de trois jours par mois. D’autres bonus sont également en discussion pour la participation au service d’accès aux soins (SAS) ou à la maîtrise de stage. Sur ce sujet comme sur les autres points de la négociation, les syndicats de médecins estiment que la copie est encore imparfaite. « Cette convention doit être celle du choc d’attractivité pour répondre aux Français qui n’en peuvent plus de trouver une réponse à leur demande de soins », souligne la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Si la nouvelle convention médicale est signée, un observatoire de l’accès aux soins sera mis en place et se réunira deux fois par an afin d’identifier les avancées et les points d’amélioration possibles.

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