Déserts médicaux : Bercy préconise une « adaptation temporaire » de la liberté d’installation des médecins

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Déserts médicaux : Bercy préconise une « adaptation temporaire » de la liberté d’installation des médecins

Publié le 17 octobre 2019
Par Magali Clausener
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Une note du ministère de l’Economie, « Trésor-Eco », publiée en octobre, dresse un bilan des politiques de lutte contre les déserts médicaux. Afin d’accélérer « l’amélioration de la situation dans les déserts médicaux », les auteurs proposent plusieurs mesures. Ils préconisent ainsi « une adaptation temporaire et ciblée du principe de libre installation » dans les zones particulièrement sur-dotées. L’accès à des zones déjà fortement dotée en médecins, par exemple, « pourrait temporairement être conditionné à la cessation d'activité d'un médecin exerçant la même spécialité » pour l'accès à certaines zones géographiques déjà fortement dotées en médecins.

Autre recommandation : des places fléchées vers des zones sous-denses pourraient être offertes au moment de l'entrée à l'internat. « Les étudiants choisissant ces places s'installeraient, une fois leur internat terminé, dans une zone où la continuité des soins est menacée au sein de la région où ils auraient effectué leur internat. Cela permettrait de fournir une réponse rapide aux problématiques d'accès aux soins de la région de formation concernée », expliquent les auteurs de la note.

Ils envisagent également qu’on puisse donner à « une certaine proportion des meilleurs des étudiants en médecine réorientés vers d'autres études au cours du premier cycle » dans le cadre de la réforme des études de santé, « une chance de poursuivre leur formation médicale, sous réserve, à la fin de leurs études, de s'engager à exercer pour une durée déterminée (par exemple 10 ans) dans une zone sous dense ». Ils émettent également l’idée de redistribuer les places dans les spécialités les plus prisées vers les zones relativement moins attractives, les étudiants accordant dans l'ensemble plus de poids au choix de la spécialité qu'ils vont exercer qu'à la région dans laquelle ils vont se former. « Cela permettrait à un plus grand nombre d'étudiants d'y faire leur internat afin que ces derniers s'y installent une fois leurs études terminées », commentent les auteurs.

Enfin, ils préconisent de rendre le stage de médecine générale du deuxième cycle de la formation « réellement obligatoire, tout en privilégiant l'exercice en cabinet libéral (ou en exercice salarié en ville) ». En effet, ce stage est loin d’être effectué par tous les étudiants : 50 % pour la faculté de Marseille et seulement 20 % pour celle de Nice. Ces chiffres seraient dus à la difficulté de trouver des professionnels pouvant accueillir les étudiants.

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