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Déserts médicaux : 8 % de médecins en moins depuis 2010, quel impact sur les pharmacies ?
Entre 2010 et 2023, la France a perdu 8 % de médecins. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur les officines. Toutes.
L’Atlas de la démographie médicale réalisé par l’Ordre national des médecins pointe une baisse importante du nombre de médecins généralistes français et de grandes disparités suivant les régions et les départements. La Bourgogne Franche-Comté et le Centre Val-de-Loire figurent parmi les régions les moins dotées. Certains départements sont également très touchés comme le Cantal, la Haute-Marne, la Creuse, l’Ariège, le Gers, les Hautes-Alpes. La proportion de médecins seniors (plus de 60 ans), reste supérieure à celle de jeunes médecins (moins de 40 ans).
Le vieillissement de la population, une donnée sociologique mal anticipée des politiques publiques.
Comme le relève le rapport, « selon un scénario moyen de l’Insee, la France est promise à l’horizon 2 070 à un vieillissement notable : plus de 5 millions supplémentaires de nos concitoyens devraient être âgés de plus de 75 ans, à défaut d’une croissance significative de la population. La prise en charge de la santé des personnes âgées dans tous leurs besoins, sanitaires et médicosociaux, sera de plus en plus prégnante. » Or dans la très grande majorité des départements, la densité médicale baisse de manière beaucoup plus importante que celle de la population. Dans l’Indre, par exemple, la population a décru entre 2010 et 2023 de 3,8 % et celle des médecins de 30 %. Même constat en Haute-Marne, dans la Creuse ou dans le Cher.
Un impact sur le maillage des officines ?
À terme, cette redéfinition géographique des prescripteurs risque d’avoir un impact considérable sur le maintien ou l’installation des pharmacies. En moyenne, entre 200 à 300 officines tire le rideau chaque année, en particulier dans des zones désertées par les autres professionnels de santé. Les syndicats de pharmaciens USPO et FSPF débattent actuellement avec la CNAM pour envisager des solutions quant au maintien de leur activité dans ces « territoires fragiles ». Des aides financières concernant une revalorisation de certains actes ou la prise en charge partielle de certains salariés pourraient permettre de maintenir leur viabilité. Avant toute décision politique, la direction générale de l’offre de soins du ministère de la Santé doit apporter, d’ici quelques semaines, une définition plus précise de la notion de territoires fragiles.
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