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Des mesures pour endiquer l’hémorragie de produits de santé
Le rapport « Charges et produits », publié en juillet par l’Assurance maladie, met à l’honneur les pratiques « antigaspi »… Et préconise une forte rationalisation des délivrances.
Dans son rapport « Charges et produits » pour 2025 publié mi-juillet, l’Assurance maladie s’engage à « mettre en œuvre et en cohérence toutes les actions possibles permettant de ne plus jeter ou détruire des médicaments ». Alors que les médecins travaillent déjà à atteindre des objectifs conventionnels de pertinence et de sobriété des prescriptions, les pharmaciens seront, à leur tour, impliqués dans les prochains mois dans des initiatives qui visent à réduire le gaspillage. Il s’agira notamment de limiter la délivrance de pansements, d’établir des protocoles pluriprofessionnels et de contribuer à l’identification des médicaments non utilisés (MNU).
Panser en rationalisant
« Le gaspillage des produits nécessaires au traitement des plaies est très fréquemment cité dans les signalements remontés à l’Assurance maladie ». L’instance régulatrice entend donc « développer et valoriser le rôle des infirmiers dans l’évaluation des besoins des patients sur les produits de santé ». La proposition numéro un du rapport consiste à limiter la délivrance de pansements à sept jours de traitement. A l’issue de cette période, « en fonction de la durée de traitement et en lien avec son infirmier – si des soins infirmiers sont associés au traitement –, le patient pourra obtenir la délivrance complémentaire. Cette proposition doit permettre une meilleure adaptation des produits délivrés aux besoins et une nécessaire réévaluation ».
Identifier les médicaments non utilisés
L’Assurance maladie veut également ajuster les prescriptions et délivrances « en misant sur la coordination pluriprofessionnelle ». Sur la base de l’expérimentation anglaise « Show me your meds, please » (« Montrez-moi vos médicaments, s’il vous plaît »), l’organisme de santé souhaite proposer à des équipes pluriprofessionnelles comportant des infirmiers à domicile la détection des gaspillages. Il encourage les protocoles de coopération entre médecins, pharmaciens et infirmiers pour ajuster la délivrance des médicaments prescrits, citant en exemple le programme mis en place par la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) de Saint-Just-en-Chevalet (Loire) intitulé « Arrêtons de délivrer tous les médicaments prescrits et non utilisés ». Les professionnels de cette MSP ont harmonisé une pratique qui consiste à apposer sur l’ordonnance, et avec l’accord du patient, le signe NPD (« Ne pas délivrer ») près des médicaments que celui-ci a déjà en stock.
Réfléchir à un réemploi
Les pharmaciens pourront aussi être sollicités pour aider l’Assurance maladie à identifier les MNU rapportés à l’officine et expérimenter leur réutilisation. Le gisement total de MNU est de 13 443 tonnes en 2022, sur lequel Cyclamed a collecté 9 415 tonnes, ce qui représente un taux de collecte de 70 %, rapporte l’Assurance maladie, qui souhaite pouvoir étudier ces MNU, à savoir mieux connaître la typologie des médicaments rapportés (classe thérapeutique, délai de péremption, etc.) et étudier les conditions facilitant leur réemploi.
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