Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

Déremboursements : Xavier Bertrand gracie les vasodilatateurs

Publié le 28 octobre 2006
Mettre en favori

La Haute Autorité de santé m’a recommandé le déremboursement de 89 médicaments à SMR insuffisant. J’ai décidé de ne pas suivre cet avis », a annoncé clairement, mercredi, le ministre de la Santé avant de donner son verdict :

– Parmi les médicaments qui viennent d’être réévalués, 50 obtenaient un SMR suffisant dans une partie seulement de leurs indications (essentiellement les vasodilatateurs à SMR faible dans l’artérite des membres inférieurs). Ces produits continueront d’être pris en charge comme aujourd’hui, annonce le ministre. Fonzylane, Praxilène, Vastarel, Trivastal ou Nootropyl, entre autres, devraient donc sauver leur vignette.

– Pour les « 48 vasodilatateurs utilisés dans les troubles cognitifs des sujets âgés pour lesquels il n’existe pas à ce jour d’alternative, j’ai décidé de conserver leur prise en charge tout en leur appliquant une baisse de prix allant jusqu’à 20 % ». S’il n’y a effectivement pas d’alternative à ces produits, la HAS précise cependant qu’ils n’ont aucun effet dans cette indication, sinon, peut-être, placebo. Il semble donc qu’ils doivent continuer à jouer ce rôle. Reste que les Iskédyl, Sermion, Tanakan ou Torental doivent être dans le lot des produits qui resteront remboursés mais sans être épargnés côté prix.

– Les 41 autres produits à SMR insuffisant (dont les produits ORL ou antidiarrhéiques) doivent être déremboursés après une année de prise en charge à 15 % et des baisses de prix pouvant aller jusqu’à 15 %. Pour donner le temps aux patients et aux professionnels de santé de s’adapter. En aucun cas il n’a été envisagé de supprimer la prescription obligatoire liée à l’ensemble de ces produits.

Publicité

Le ministre souhaite également utiliser les quelques mois précédant les élections pour trouver des accords de modération de prix avec les industriels afin d’éviter une « explosion des prix » lors d’un passage en automédication. Les baisses de prix, que le ministre souhaite voir appliquées par le CEPS dès la fin janvier 2007, sont quant à elles destinées à limiter les éventuelles hausses de tarifs que les complémentaires seraient susceptibles d’appliquer pour compenser l’augmentation de coût à leur charge. Pour Xavier Bertrand, faire économiser 70 à 100 MEuro(s) (dont 50-70 MEuro(s) sur les vasodilatateurs) à l’assurance maladie obligatoire pour les voir basculer sur les complémentaires n’a guère de sens pour la collectivité. Quant aux transferts de prescription, ils ne sont pas encore évaluables à ce jour.

Par ailleurs, il annonce une modification prochaine du décret sur la transparence pour « qu’on ne parle plus de médicaments inefficaces ou inutiles […]. Je préfère que l’on insiste sur le caractère prioritaire des médicaments remboursés ».

Retrouvez la liste des produits concernés sur Moniteurpharmacies.com