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Dérégulation de la profession : jeux dangereux

Publié le 24 février 2024
Par Magali Clausener et Véronique Hunsinger
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Depuis quelques semaines, un nom revient sur toutes les lèvres : Marc Ferracci. L’économiste et député des Français de Suisse et du Lichtenstein, déjà à la manœuvre pour la réforme de France Travail, s’apprête à rendre un rapport visant à « déréguler la pharmacie d’officine, son maillage, son monopole et son indépendance ». Proche d’Emmanuel Macron – les deux hommes ont fait Sciences Po ensemble et ont été témoins respectifs à leurs mariages –, Marc Ferracci s’est toujours dit favorable à libéraliser la profession. Lors de son discours de politique générale, le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, annonçait un énigmatique projet de loi pour « déverrouiller certaines professions comme la vente en ligne de médicaments par les pharmacies ». Depuis, les syndicats de pharmaciens titulaires et groupements n’ont de cesse de rappeler au gouvernement les lignes rouges à ne pas franchir. « Pour préserver les pharmacies, dont le rôle ne cesse de croître dans le système de santé des Français : pas d’ouverture du capital, pas de vente de médicaments sur Internet via les plateformes », scandait Alain Grollaud, président de la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies (Federgy), le 15 février après sa rencontre avec Gabriel Attal. De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), par la voix de Pierre-Olivier Variot, son président, n’exclut pas une grève si les mesures envisagées dans le rapport Ferracci devaient se concrétiser : « Si pour nous faire entendre, nous devons aller dans la rue, nous le ferons, dans une action coordonnée avec les étudiants et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), et peut-être même pendant les Jeux olympiques ».

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