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Dérégulation de la pharmacie : le monopole est-il oui ou non en danger ?
Sur l’existence d’un rapport et d’un projet de loi Ferracci menaçant de déréglementer la profession, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine divergent. Les deux syndicats s’accordent toutefois à rejeter l’idée de stocks déportés souhaitée par le gouvernement.
Non. Pour la FSPF, la profession n’est pas menacée de dérégulation
Pour Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « il n’y a pas de Amazon ou à Leclerc. Il y a cependant une volonté du premier ministre d’ouvrir les possibilités de vente en ligne des médicaments, sur la base des requêtes de quelques pharmaciens d’officine », précise Philippe Besset. L’idée ? Si les pharmaciens souhaitent se lancer dans la vente en ligne, qu’ils puissent disposer de hangars de 10 000 mètres carrés en zone industrielle. « Pour moi, c’est hors de question », a tranché le président de la FSPF, qui compte soulever cette question épineuse jeudi 23 mai, lors d’une rencontre des syndicats avec le Premier ministre Gabriel Attal. « Notre contre-projet, porté par les groupements de pharmaciens, consiste à faire en sorte que tous les pharmaciens puissent avoir une ouverture sur le monde au travers de la vente en ligne. Mais tout doit partir de la pharmacie. Les stocks déportés, c’est non. »
Oui. L’USPO estime que de lourdes craintes pèsent sur le monopole
De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) affirme qu’un texte de loi est bel et bien en préparation, sur la base du rapport du député Marc Ferracci sur la dérégulation des professions réglementées. « Romain Bégué, qui fait partie du cabinet du ministre de la Santé Frédéric Valletoux, nous a fait part de ce projet de loi », assure Bénédicte Bertholom, directrice générale de l’USPO, qui regrette que le député Renaissance à l’initiative du rapport polémique n’ait pas souhaité rencontrer son syndicat. « Marc Ferracci s’est en outre entretenu avec le président de Federgy, Alain Grollaud, et a assuré travailler sur ce projet de texte et notamment sur la création de plateformes pour la vente de médicaments et de stocks déportés. » La directrice maintient les propos précédemment tenus par Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO : « Il s’agit bien d’une porte ouverte à Amazon et d’une menace pour le monopole des pharmaciens. En termes de droit de la concurrence, ce serait compliqué de dire qu’il y a des plateformes que des acteurs pourraient utiliser et d’autres pas. » Et d’ajouter que si certains pharmaciens souhaitent une telle réforme, ce n’est pas le cas « de la vaste majorité qui se mobilise aujourd’hui. »
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