Décès d’une jeune pharmacienne en Guyane : les réactions se multiplient

Décès d’une jeune pharmacienne en Guyane : les réactions se multiplient

Publié le 9 avril 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Elle s’appelait  Hélène Tarcy-Cetout, elle avait 34 ans, elle était pharmacienne adjointe et elle est décédée suite à une agression à l’arme blanche. Un drame qui met en émoi la profession tout entière.

Les réactions se multiplient depuis le décès d’Hélène Tarcy-Cétout. A 34 ans, la pharmacienne guyanaise a succombé à ses blessures après avoir été agressée à l’arme blanche dans la ville de Saint-Laurent-du-Maroni alors qu’elle se trouvait devant un centre commercial. L’Ordre national des pharmaciens a déclaré « s’incliner avec respect devant la mémoire d’Hélène Tarcy-Cétout ». Le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville a déploré « cet acte plongeant la population et particulièrement la communauté des pharmaciens du territoire et des sapeurs-pompiers auprès de qui elle intervenait, dans l’effroi et la tristesse… ». L’ensemble des pharmacies ont fermé leurs portes.

Une jeune femme au parcours exemplaire

La maire de Saint-Laurent-du-Maroni a rappelé le parcours de la jeune femme : étudiante à Strasbourg (Bas-Rhin), elle est ensuite revenue en Guyane où elle exercait comme adjointe à la pharmacie de la Pirogue. Lauréate du concours « 101 femmes entrepreneuses » pour son projet « Je ne suis pas un numéro », un site visant à offrir un soutien et des ressources à ceux cherchant à surmonter les difficultés inhérentes à la maladie ou au handicap au sein de leur famille. Elle était également bénévole au service départemental d’incendie et de secours (SDIS). La maire a aussi appelé au déploiement de mesures de sécurité massives : « La ville de Saint-Laurent-du-Maroni présente toutes les caractéristiques d’un territoire fortement impacté par le trafic de stupéfiants et la violence et doit bénéficier d’une telle opération ».

La Guyane en proie à des vagues de violences

Depuis plusieurs années, la Guyane est en proie à des actes de violences inédits. « Saint-Laurent-du-Maroni est une ville frontalière du Suriname qui connaît de profondes difficultés économiques, sociales et politiques. Ce pays est supposé être une plaque tournante du trafic de stupéfiant et, également un lieu de passage de l’immigration clandestine vers la Guyane en provenance d’Haïti, de la République dominicaine, de Cuba et du Brésil… Le phénomène de gangs au nombre de 14 répertoriés est aujourd’hui avéré à Saint-Laurent-du-Maroni et puise son origine et son succès dans une jeunesse nombreuse et à la dérive. Enfin la libre circulation des armes, alors qu’il n’existe même pas d’armurerie à Saint-Laurent-du-Maroni est un sujet majeur sur l’ensemble du territoire. », poursuit la maire de Saint-Laurent. Si les députés de Guyane ont interpellé l’Etat, Marc Ledy, le président de délégation au sein de la section E de l’Ordre des pharmaciens a rappelé que : « Ce n’est pas la première fois que le monde de la santé est victime de la violence et l’insécurité. Il faut que l’ensemble des professionnels montre leur solidarité. Et nous devons agir ».

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