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Crise des urgences : préserver le pharmacien de garde en nuit profonde
Alors qu’on l’on attend le résultat de la mission sur la crise des urgences, de nombreux professionnels de santé exposent leurs propositions. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) donne également de la voix : une très grande majorité des demandes pour des motifs hors urgence vitale pourrait notamment être prise en charge par les pharmaciens d’officine.
Emmanuel Macron a confié une « mission flash » à l’urgentiste François Braune pour apporter, dès cet été, des solutions à la crise des services d’urgence à l’hôpital. Nombre de professionnels de santé y vont de leurs propositions, à l’image de l’intersyndicale de médecins qui, dans une lettre ouverte adressée aux Français le 14 juin dernier, appelle à des décisions urgentes.
L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) porte six propositions visant à renforcer l’accès aux soins non programmés grâce aux officines. Elle souhaite en premier lieu que soient développés des protocoles de soins non programmés pour différentes pathologies (angine, douleurs dentaires, plaie bénigne, entorse de cheville…) et que leur mise en œuvre soit autorisée sans limite, sans la conditionner à l’appartenance à une structure d’exercice coordonné, comme c’est le cas pour la dispensation sous protocole. « Les protocoles de soins auxquels devront être formées les officines devront être nationaux et hors exercice coordonné », précise Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.
Pour faciliter l’accès à ce parcours de soins non programmés, il suggère de le rendre gratuit aux patients en permettant une prise en charge des médicaments sans prescription médicale (via la remise d’un bon, comme pour la vaccination contre la grippe saisonnière) pour les situations qui ne nécessitent pas de diagnostic. Dans le cas où un avis médical est requis, des téléconsultations à l’officine pourront être mises en place dans le cadre d’un parcours de soins, « mais pas auprès de plateformes de médecins sauvages », ajoute le président de l’USPO.
Le syndicat estime également qu’il faut associer les pharmaciens aux services d’accès aux soins. En faisant de la pharmacie une nouvelle porte d’entrée dans le système de santé, il faut en contrepartie sensibiliser les médecins et la régulation médicale sur la pénibilité des astreintes réalisées par les pharmaciens notamment lors des gardes de nuit. « Certaines pharmacies effectuent des gardes une nuit sur trois et un dimanche sur trois, il faut donc donner aux pharmaciens les moyens d’organiser cette prise en charge de soins non programmés, sinon ils seront très vite embolisés parce qu’à certains endroits et/ou au-delà d’une certaine heure de la nuit, il n’y a pas de médecin de garde », explique Pierre-Olivier Variot. Il souhaite que les médecins et la régulation médicale puissent organiser un vrai parcours de soins et des visites médicales en cas de véritable urgence, afin que les pharmaciens ne soient pas dérangés, sans nécessité, en nuit profonde.
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