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Crise de confiance ?

Publié le 10 décembre 2004
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Si j’en crois la presse, il y aurait désormais une « crise de confiance » (Le Figaro du 20.11.04) entre les consommateurs et les fabricants de médicaments. Comment s’en étonner ? Voici un peu plus de deux ans, inaugurant cette série de tribunes, j’avais salué « l’audace » du fabricant de Prémarin osant l’étude qui a pourtant porté un coup fatal à l’hormonothérapie de substitution, et j’ai invité la profession à suivre l’exemple.

Des recommandations vaccinales qui se signalent par leur obstination malgré une accumulation de données sur l’ampleur des risques encourus, à l’anti-inflammatoire miracle dont le prix exorbitant faisait rire tout le monde (voir la « Tribune » du 15.02.03), en passant par l’inventivité érotico-commerciale increvable du fabricant de Viagra (12.04.03), on ne peut pas dire que mes appels à la rigueur aient été entendus. Les mauvais anges de la profession ont opté pour une déploration sur « la pression du risque zéro » (Prescription Santé, novembre 2004) : mais comment croire qu’exposer toute une population pédiatrique à un vaccin dont le risque neurologique avait justifié, trois mois plus tôt, l’ouverture d’une enquête de pharmacovigilance corresponde précisément à un idéal de « risque zéro » ?…

Tout commerçant sait qu’il ne faut pas trop se moquer du client : problème de « confiance »… A l’industrie pharmaceutique d’examiner si elle veut continuer à faire du commerce ; car pour la « Science », de toute façon, c’est actuellement râpé.

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