Convention médicale : enfin signée, permettra-t-elle de mieux lutter contre les déserts médicaux ?

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Convention médicale : enfin signée, permettra-t-elle de mieux lutter contre les déserts médicaux ?

Publié le 6 juin 2024
Par Annabelle Alix
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La nouvelle convention qui lie Assurance maladie, complémentaires et médecins a été signée le 4 juin. Tour d’horizon rapide des mesures et des objectifs.

Après sept mois de négociation, la nouvelle convention pour 2024-2029 a été signée, mardi 4 juin, entre l’Assurance maladie, les organismes complémentaires et cinq des six syndicats représentatifs des médecins. 1,6 milliard d’euros sont investis par l’Assurance maladie, selon son directeur général, Thomas Fatôme, auxquels s’ajoutent les 300 millions d’euros engagés par les complémentaires santé. Un arrêté ministériel portant approbation de la convention devrait intervenir dans les prochaines semaines.

Vers une sobriété des prescriptions

En décembre, la consultation chez le médecin généraliste se montera à 30 euros (au lieu de 26,50), contre un engagement à tendre vers une « sobriété dans les prescriptions », rapporte Thomas Fatôme. Ceux-ci doivent réduire de 2 % par an, le nombre de prescriptions d’arrêts de travail, et de 10 % le volume d’antibiotiques prescrits en 2025 (25 % en 2027) pour lutter contre l’antibiorésistance. Les médecins doivent également réduire de 20 %, le nombre de prescriptions d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) chez l’adulte, et respecter les indications de la Haute Autorité de Santé (HAS) chez l’enfant. La prescription et la délivrance d’analgésiques de palier 2 doit, quant à elle, baisser de 10 %, et les ordonnances des patients polymédiqués de plus de 65 ans devront comporter deux à quatre molécules de moins, afin de lutter contre l’iatrogénie.

Une volonté forte de renforcer l’accès aux soins

La convention médicale revalorise certains actes médicaux techniques et les consultations de psychiatrie, pédiatrie, rhumatologie, gynécologie, dans le but de rendre ces spécialités plus attractives et de lutter contre la pénurie de médecins. Un nouveau forfait est, par ailleurs, créé pour le médecin traitant, afin de renforcer son rôle-clé dans le parcours de soins. Et pour faciliter l’accès aux soins, un forfait de 200 euros par demi-journée d’intervention sera versé aux médecins intervenant ponctuellement dans les zones désertifiées. Le forfait des médecins traitants déjà installés dans ces zones sera, quant à lui, majoré de 10 % par an, assorti d’aides à la primo-installation et de bonifications pour les jeunes installés et les médecins de plus de 67 ans. Le financement d’équipes de soins spécialisés (ESS) devra, enfin, permettre aux médecins traitants de trouver plus facilement un rendez-vous de spécialiste pour leurs patients.

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