Concept One Health : la pandémie de Covid-19 en renforce l’importance

© Le colloque One Health s’est déroulé dans les locaux de TF1 - DR

Concept One Health : la pandémie de Covid-19 en renforce l’importance

Publié le 18 décembre 2020
Par Magali Clausener
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Les 17 et 18 décembre, s’est déroulé, dans les locaux de TF1 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le colloque « One Health Joint Action », organisé par le groupe 1Healthmedia*. « One Health » est un concept décloisonné et transdisciplinaire d’une seule santé humaine, animale et environnementale, porté par des organisations internationales de santé publique comme l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Alors que la pandémie de Covid-19 continue de sévir et qu’une troisième vague est à craindre en France, le sujet est encore plus d’actualité.

De fait, Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco, qui a introduit le colloque, l’a rappelé : « Les épidémies à répétition qui s’abattent sur nos sociétés sont issues du monde animal pour plus de 60 % d’entre elles. La santé de notre planète, la santé animale ainsi que la santé humaine sont des notions étroitement liées, voire indissociables. Les acteurs qui sont impliqués dans ces domaines d’activité doivent dorénavant dialoguer, travailler ensemble, s’unir afin d’apporter ensemble une réponse globale à ces maladies si complexes à soigner ». Jean-Luc Angot, inspecteur général de la santé publique et président de l’Académie vétérinaire de France, a d’ailleurs regretté que le gouvernement français n’ait pas fait appel aux vétérinaires notamment pour les tests dès le début de l’épidémie. « Il y a plus d’épidémies animales que de pandémies humaines, nous avons donc un peu d’expérience de la gestion de crise et cela aurait intéressant aussi que des vétérinaires rejoignent le Conseil scientifique », a-t-il déclaré. Rien n’est perdu cependant. Des vétérinaires devraient prochainement rejoindre le Conseil scientifique. En outre, selon Loïc Dombreval, député des Alpes-Maritimes (LREM), l’idée du One Health « fait clairement son chemin et à une vitesse qui me semble au bon tempo ».  Le député, qui a organisé un colloque sur ce thème le 1er octobre, a rédigé avec d’autres députés une proposition de résolution incitant le gouvernement à travailler sur cette question du One Health. Pour Julien Kouchner, président du groupe 1Healthmedia, « ce sujet est une chance pour le monde et aussi pour la France et pour nous tous ».

« Une seule santé c’est bien d’en parler, mais c’est mieux de la mettre en œuvre », a souligné Jean-Philippe Dop, directeur général adjoint de l’OIE. Dans le cadre de la collaboration tripartite (OIE, FAO et OMS), trois priorités ont été définies en matière de One Health : la lutte contre l’antibiorésistance ; influenza aviaire hautement pathogène susceptible d’être transmissible à l’homme ; la lutte contre la rage. Mais au-delà de ces grands programmes, Valérie Freiche, vétérinaire, spécialiste de la médecine interne (ENV d’Alfort et Institut Imagine), a mis l’accent sur les animaux qui accompagnent la vie des hommes : « On perd de vue que l’animal au point de vue santé humaine dans le concept One Health, et notamment l’animal de compagnie, est vraiment une sentinelle fondamentale de nombreuses maladies. Quand on trouve un mésothéliome chez un chien, qui est une maladie rare, on va chercher de l’amiante dans l’environnement des propriétaires. Ces animaux peuvent révéler pour nous un certain nombre de maladie qu’il est nécessaire d’étudier de concert ».  

* En partenariat avec l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, l’Institut Imagine, Okivet, Boehringer Ingelheim, MSD Santé animale et Oncovet Clinical Research (OCR).

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