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Complémentaires santé : font-elles trop d’économies ?
Gouvernement versus complémentaires santé ? C’est ce qu’il semble se passer actuellement. Le 13 octobre, le ministre de la Santé et le ministre délégué aux comptes publics ont adressé un courrier à la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), la Fédération française de l’assurance (FFA), au Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) et à l’Union nationale des complémentaires santé (Unocam) leur demandant de modérer leurs tarifs en 2022. Les ministres leur expliquent en effet que « le solde d’économies engrangées en 2020 par les complémentaires santé est supérieur à 500 millions d’euros » et cela malgré leur contribution exceptionnelle Covid pour 2020-2021 de 1,5 milliard d’euros. En clair, une hausse des tarifs ne serait pas pertinente.
280 M€ de dépenses supplémentaires
Une demande et des arguments qui ne convainquent pas les mutuelles et assureurs. Dans un communiqué en date du 21 octobre, la FNMF répond que la crise sanitaire et la réforme du « 100 % Santé » ont entraîné des dépenses supplémentaires de 280 M€ pour les mutuelles en 2020-2021. « En septembre, la Mutualité Française a alerté les pouvoirs publics sur les comptes déficitaires des complémentaires santé de près de 900 millions d’euros sur le seul 1er semestre de 2021, en raison d’une hausse inédite des dépenses de santé. A titre d’exemple, au premier semestre 2021, les soins dentaires ont augmenté de 958 millions d’euros et les soins auditifs de 278 millions, comparativement à 2019 », argue la FNMF. Et d’ajouter : « Si les cotisations devaient augmenter en 2022, ce serait pour faire face à l’augmentation des dépenses de santé des Français, avec l’objectif de maintenir au plus bas le reste à charge ». Selon la Fédération, les cotisations des mutuelles ont toujours évolué au même rythme que les prestations qu’elles servent, soit 3 % par an en moyenne entre 2006 et 2018. UFC-Que choisir a, pour sa part, relevé des « hausses massives » des cotisations : + 4 % en 2019, + 5 % en 2020 et + 4,3 % en 2021.
Baisser les taxes
La bataille entre gouvernement et complémentaires risque de se poursuivre. Pour Eric Chenut, président de la Mutualité française, « si le gouvernement veut rendre du pouvoir d’achat aux Français, il a le moyen de le faire par un allègement de ces taxes sur leur couverture santé ». Et de conclure : « Il est quand même étonnant que la couverture santé soit trois fois plus taxée que le hamburger ».
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