Comme ci, comme ça

Les applaudissements de 20 h, comme autant de baume au cœur, ont laissé la place au silence. Au silence et à une question. Après ce dévouement, après cette situation qualifiée de situation de guerre par le chef de l’Etat lui-même, vous, comment allez-vous ? La question et sa réponse ne doivent pas être balayées d’un revers de main. Des psychiatres et spécialistes de la santé mentale redoutent en effet que certains soignants développent dans les semaines à venir des symptômes de stress post-traumatique. Accessoirement, ce sont ni plus ni moins les symptômes qui touchent les victimes d’attentats ou les soldats. L’association Soins aux professionnels en santé (SPS) ne cesse de le répéter : un accompagnement psychologique est nécessaire à tous les niveaux d’intervention. Elle qui, au plus fort de la crise, enregistrait plus de 60 appels par jour passés pour plus d’un tiers d’entre eux la nuit ou le dimanche a pu le constater : 100 % des demandes ont concerné les répercussions de la crise du Covid-19. Aujourd’hui, l’Académie nationale de médecine incite elle aussi à ne pas garder pour soi son impossibilité à trouver le sommeil, ses cauchemars ou cette peur de la mort qui s’incruste. Et invite, à travers un examen médical systématique à renouveler pendant trois ans, à prêter une attention particulière et au long cours à la santé mentale de tous les soignants impliqués dans la prise en charge du Covid-19. Sous nos applaudissements.