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Christian Brec En finir avec les prises de bec
Dernière ligne droite pour les 926 068 candidats aux élections municipales 2014. Parmi eux, Christian Brec, pharmacien, maire sortant sans étiquette de Saint-Benoît-du-Sault, une commune de 700 âmes dans l’Indre.
Sincèrement, je n’avais pas prévu de devenir un jour maire. Mais il n’y avait pas le choix et nous avons dû, avec deux amis médecins, jouer les pompiers. » Christian Brec, un des deux pharmaciens de Saint-Benoît-du-Sault, dans l’Indre, est devenu maire par la force des choses.
La petite commune berrichonne – 700 habitants répartis sur 200 hectares –, labélisée parmi les Plus Beaux Villages de France, traversait une crise… politique. Pas de majorité au conseil municipal, des querelles de personnes, l’impossibilité de voter le budget ni prendre la moindre décision, le découragement qui gagne tous les conseillers, une mise sous tutelle de la commune… « Saint-Benoît-du-Sault était entrée en régression, il fallait débloquer la situation. »
Bien séparer les activités d’officinal et de maire
En 2011, avec deux des trois médecins de la commune, Christian Brec se présente pour remplacer trois conseillers démissionnaires – « Les patients nous y incitaient fortement » – et, dans la foulée, devient maire. « Nous connaissions pas mal de monde dans les deux camps qui se querellaient. Nous avons pu rallier toutes les bonnes volontés et ainsi jouer un rôle de pacificateurs. Cela a permis d’aboutir à la réfection intégrale de la route principale qui traverse le bourg, alors que ce dossier n’avançait plus et, surtout, nous venons de boucler le dossier de sauvegarde du prieuré, l’élément fort du patrimoine de Saint-Benoît-du-Sault, classé le 21 octobre 2011 au titre des monuments historiques. Il fallait absolument le mettre hors d’eau, mais les habitants craignaient un gouffre financier. Nous avons bien travaillé et, sur les 2,7 millions d’euros qu’ont coûté les travaux, la commune n’aura pas un seul centime à débourser ! »
Christian Brec reconnaît que la tâche est très prenante – « C’est presque un travail à plein temps » – et s’appuie sur son équipe (une adjointe, deux préparatrices, une conditionneuse) pour l’officine. « Je suis à la mairie le matin et à la pharmacie l’après-midi, sauf lorsqu’il y a des réunions. La plupart des autres élus du secteur sont retraités et veulent des réunions l’après-midi, pas le soir… Ce sont des réunions de retraités en quelque sorte !, plaisante Christian Brec. J’essaie par ailleurs de bien séparer les deux activités, de ne pas mélanger les genres. Lorsqu’à la pharmacie une personne commence à me parler en tant qu’élu, je lui propose un rendez-vous avec elle à la mairie. »
De nouveau candidat en tant que premier magistrat de sa commune, Christian Brec est bien conscient de la nécessité, dans le monde rural, que des professionnels de santé comme des médecins ou des pharmaciens assument des responsabilités électives. « Les administés savent que nous gérons l’argent public sérieusement, comme des entrepreneurs, que nous ne faisons pas n’importe quoi. Par ailleurs, ils nous parlent facilement, avec confiance, notamment aux médecins, et ainsi les informations remontent efficacement. » Autre satisfaction, personnelle cette fois : être parvenu à débloquer la situation de la commune et à faire avancer les dossiers. « Le travail à la mairie sort du quotidien professionnel. Il permet de voir autres choses, de rencontrer d’autres personnes, de découvrir les rouages de l’administration. Et c’est parfois étonnant… ». Pour l’heure, Christian Brec est sûr d’être réelu le 23 mars prochain. Les deux listes adverses ont finalement jeté l’éponge le mardi 18 mars.
Ses dates clés
1984
Il obtient sa thèse de pharmacie à la faculté de pharmacie de Tours.
1989
Il s’installe à Saint-Benoît-du-Sault.
2011
Premier mandat de maire.
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