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Charron souffre encore de Xynthia

Publié le 26 février 2011
Par Olivier Jacquinot
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« L’officine est toujours dans le bungalow. Le discours des autorités change tous les mois. C’est très difficile à vivre… » Un an après la tempête Xynthia, Alain Fillonneau, le pharmacien de Charron (Charente-Maritime), reste dans une situation particulièrement inconfortable. Son officine est toujours installée dans une cabane de chantier de 15 m2 couplée, pour le stock et la partie administrative, à un garage de 30 m2. « Désormais, on me dit que je ne peux me réinstaller car le local est situé en zone noire et que l’Etat n’indemnisera finalement pas les commerces. Si je peux continuer à travailler, c’est grâce à la bonne volonté de l’Inspection de la pharmacie. C’est aussi grâce à la solidarité exemplaire des confrères. Ils ont pris mes tours de garde, me remplacent au comptoir dès que nécessaire… Ils m’aident à tenir », explique le titulaire auquel le préfet vient de remettre une médaille pour actes de dévouement et de bravoure pendant la tempête. Pudique, Alain Fillonneau reste discret au sujet des marques de reconnaissance de la population qui veut garder sa pharmacie… et son pharmacien. C’est la seule des quatre pharmacies sinistrées dans la nuit du 27 au 28 février 2010 à ne pas avoir rouvert dans des conditions décentes. Les trois autres ont pu, plus ou moins rapidement, se réinstaller. Germain Drapeau a dû entièrement refaire son officine du port de La Rochelle. Il a mis près d’un an à rétablir son chiffre d’affaires après une fermeture de quatre mois et la perte de 30 % de sa clientèle. Michèle Guionnet (Rivedoux Plage) n’a pu réintégrer son officine que le 14 juin après plusieurs mois passés dans une cabane de chantier. La Pharmacie de La Flotte de Thomas Dumuguet est restée quant à elle fermée dix jours. Tous ont cependant le même discours sur la confraternité et le soutien administratif et financier de l’Ordre et de la FSPF. Certains grossistes ont même accepté de reporter les traites. Et de conclure : « Le pire, c’est que cela peut recommencer… »

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