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Publié le 4 décembre 2021
Par Matthieu Vandendriessche et Anne-Hélène Collin
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Fers de lance de la lutte contre le Covid-19, la vaccination et la pratique des tests antigéniques ont placé les officines en première ligne. Des missions inédites accordées au fil de l’année, en fonction des décisions politiques.

LE RETOUR DU « CHACUN CHEZ SOI »

→ Un nouveau couvre-feu s’applique de 18 heures à 6 heures dans 15 départements à partir du 2 janvier. Il est généralisé à l’ensemble du territoire métropolitain à partir du 16 janvier. Puis, à compter du 20 mars, le couvre-feu est reporté de 18 heures à 19 heures, du fait du passage à l’heure d’été. A cette date, les habitants de l’Ile-de-France et des Hauts-de-France, ainsi que de certains départements, sont soumis à un nouveau confinement. Il est étendu à tout le territoire métropolitain à partir du 3 avril au soir.

→ A compter du 22 février, tous les cas confirmés ou probables de Covid-19 doivent être isolés pendant 10 jours pleins.

→ Le 19 mai, le couvre-feu est décalé à 21 heures et l’ensemble des commerces reprennent leur activité avec une capacité de clients limitée. Le 9 juin, le couvre-feu est porté à 23 heures et totalement levé le 20 juin. Le port systématique du masque à l’extérieur n’est plus obligatoire à partir du 17 juin.

→ Le 1er juin, la France entre, par la loi du 31 mai, dans un régime transitoire de sortie de l’état d’urgence sanitaire lié au Covid-19. Cette loi est prorogée par celle du 10 novembre portant diverses dispositions de vigilance sanitaire. Seules certaines mesures dérogatoires sont reconduites, comme la dispensation de Rivotril injectable hors autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les patients atteints de Covid-19 ou la dispensation des médicaments réservés à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) directement à la patiente.

VA-ET-VIENT SUR LES VACCINS

UNE FLORAISON DE DÉCISIONS

→ La vaccination anti-Covid-19 est ouverte dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les unités de soins de longue durée (USLD) à partir de début janvier, ainsi que pour leur personnel de plus de 50 ans ou à risque de forme grave. L’ouverture aux autres professionnels de santé se fera progressivement sur le mois de janvier. Seuls les vaccins à ARNm (Pfizer/BioNTech et Moderna) sont alors disponibles, en quantités limitées.

→ A partir du 18 janvier, les personnes de 75 ans et plus et vivant à domicile peuvent se faire vacciner dans un centre de vaccination, de même que les professionnels de santé et du secteur médicosocial.

→ Le 3 février, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande que le vaccin d’AstraZeneca soit réservé en priorité aux professionnels de santé et du médicosocial de moins de 65 ans et aux personnes de 50 à 65 ans atteintes de comorbidités.

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Mars 2021

1 → Le 1er mars, la HAS recommande d’élargir l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca aux personnes de 65 ans et plus et non plus seulement aux moins de 65 ans. Les sujets avec comorbidités seraient ciblés en priorité.

10 → Des thromboses du sinus veineux cérébral associées à une thrombocytopénie et à des saignements, rares mais graves, sont apparues à proximité temporelle de l’administration du vaccin d’AstraZeneca. Au 10 mars, 30 cas ont été rapportés en Europe, dont plusieurs décès, sur près de 5 millions de personnes qui ont reçu au moins une dose de ce vaccin.

15 → Le 15 mars, le recours au vaccin d’AstraZeneca est suspendu par précaution en France dans l’attente de l’avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

18 → Le 18 mars à 17 heures, le comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) de l’EMA estime que le vaccin d’AstraZeneca est sûr et efficace pour protéger du Covid-19. La France suit cet avis. Le 19 mars, la HAS recommande que cette vaccination reprenne sans délai. Et désormais chez les personnes de 55 ans et plus avec comorbidités ou atteintes de pathologies à très haut risque de forme grave, ainsi que chez les professionnels de santé de 55 ans et plus. Dès le redémarrage de la vaccination, le 19 mars, 50 000 doses du vaccin d’AstraZeneca sont injectées. Mais il risque d’être ralenti au vu du nombre insuffisant de doses livrées à la France.

23 → Le 23 mars, le gouvernement annonce la création de « mégacentres » de vaccination dans toute la France. Ils doivent permettre de vacciner de 1 000 à 2 000 personnes par jour.

Avril 2021

9 → Le 9 avril, l’EMA ouvre une enquête après l’apparition d’événements thromboemboliques atypiques chez des personnes ayant reçu le vaccin de Janssen.

12 → A compter du 12 avril, la cible pour une vaccination en ville est élargie aux sujets de 55 à 69 ans avec ou sans comorbidités ou pathologies à très haut risque de forme grave de Covid-19. En pratique, toutes les personnes âgées de 55 ans et plus peuvent être vaccinées avec le vaccin d’AstraZeneca, mais aussi de Janssen.

16 → A partir du 16 avril, la vaccination s’ouvre en centre de vaccination pour les individus de 60 à 69 ans avec ou sans comorbidités, puis à partir du 15 mai pour les 50 à 59 ans, et à partir de la mi-juin pour les moins de 50 ans.

20 → Le 20 avril, l’EMA confirme le rapport bénéfice/risque favorable du vaccin de Janssen.

Les premières personnes de 55 ans et plus ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca vont recevoir leur deuxième injection. Les commandes des officines sont ouvertes le 3 mai.

Une première évaluation de l’expérimentation du vaccin de Moderna en ville menée en Moselle depuis fin avril est jugée satisfaisante.

Mai 2021

1er → Au 1er mai, la cible vaccinale est élargie à tous les individus avec comorbidités (obésité, hypertension artérielle, diabète, etc.) de plus de 18 ans.

3 → A partir du 3 mai, toute personne vaccinée contre le Covid-19 dispose d’une attestation de vaccination certifiée en format papier. Elle est produite depuis le téléservice Vaccin Covid et comporte un code Datamatrix et un QR Code. Celui-ci permet de stocker son attestation numérisée dans la fonctionnalité TousAntiCovid.

6 → Le 6 mai, la vaccination est ouverte aux personnes de 16 et 17 ans à très haut risque de forme grave de Covid-19 ou proches de sujets immunodéprimés, avec Comirnaty. Ce même jour, le président de la République Emmanuel Macron annonce que la vaccination sera ouverte à tous les adultes volontaires « sans condition » à partir du 12 mai pour combler les rendez-vous qui n’auraient pas trouvé preneur 24 heures plus tôt. Toutes les personnes de plus de 50 ans peuvent finalement se faire vacciner dès le 10 mai.

Toujours le 6 mai, les patients fortement immunodéprimés de moins de 55 ans ayant reçu une première dose de vaccin d’AstraZeneca avant le 19 mars bénéficient d’une deuxième dose du vaccin de Pfizer/BioNTech ou de Moderna 12 semaines après la première injection. Les personnes immunodéprimées de 55 ans et plus ont la possibilité de se faire vacciner en pharmacie avec le vaccin d’AstraZeneca.

10 → L’attestation de vaccination certifiée est une première étape dans l’instauration d’un pass sanitaire. Cette mesure est débattue par les députés le 10 mai lors de l’examen du projet de loi sur la gestion de la sortie de crise sanitaire. Le pass sanitaire entre en vigueur par décret le 9 juin. Il donne accès à certains lieux ou événements accueillant 1 000 personnes ou plus.

27 → Après expérimentation, l’utilisation du vaccin de Moderna par les professionnels de ville est généralisée sur l’ensemble du territoire à partir du 27 mai. A cette date, il est prévu qu’il soit livré aux officines. Les personnes éligibles ont plus de 55 ans, plus de 18 ans avec comorbidités ou plus de 18 ans sans aucun facteur de comorbidité pour compléter l’utilisation d’un vaccin et ne pas gâcher de doses.

Le 27 mai, l’Assurance maladie lance le téléservice qui permet de télécharger son certificat de vaccination contre le Covid-19.

31 → Le 31 mai, la vaccination est ouverte à tous les adultes de plus de 18 ans.

Juin 2021

3 → Le 3 juin, la HAS préconise la vaccination des adolescents, en particulier ceux âgés de 12 ans et plus avec comorbidités ou proche d’une personne immunodéprimée, avec le consentement des parents.

15 → Le 15 juin, le ministère des Solidarités et de la Santé annonce que le vaccin de Pfizer/BioNTech pourra être administré par les professionnels libéraux, dont les pharmaciens. Il est déjà mis à leur disposition à la Martinique, en Guyane et à La Réunion.

Juillet 2021

1er → A partir du 1er juillet, le pass sanitaire français peut être lu partout en Europe.

12 → Le 12 juillet, Emmanuel Macron annonce que les soignants et tous les professionnels en contact avec des personnes âgées ou fragiles devront être vaccinés d’ici le 15 septembre pour continuer à exercer. A partir de cette date, des contrôles seront opérés et, le cas échéant, des sanctions prises. L’extension du pass sanitaire est également annoncée. Les personnes éligibles à la vaccination devront en disposer pour aller au restaurant ou au cinéma, par exemple.

13 → Le 13 juillet, les sujets de plus de 55 ans vaccinés après une première injection d’AstraZeneca peuvent recevoir une seconde dose de ce vaccin s’ils le souhaitent. Elle peut aussi être réalisée avec les vaccins de Moderna ou de Pfizer/BioNTech.

Août 2021

6 → La loi relative à la gestion de la crise sanitaire est promulguée le 6 août. Elle conditionne l’accès à certains lieux et établissements recevant du public à la présentation d’un pass sanitaire à partir du 9 août. Ce document en format papier ou numérique atteste d’un schéma vaccinal complet, d’un test de dépistage virologique négatif ou d’un certificat de rétablissement après contamination.

7 → Un décret en date du 7 août précise qu’un test négatif de moins de 72 heures est requis pour disposer d’un pass sanitaire valide. Pour cela, il est également possible d’effectuer un autotest supervisé par un professionnel de santé, dont un pharmacien d’officine.

13 → Le 13 août, les modalités de la vaccination par les professionnels de santé de ville des mineurs âgés de 12 à 17 ans sont précisées. Elle s’effectue avec les vaccins de Moderna et de Pfizer/BioNTech.

24 → Le 24 août, la HAS recommande une dose de rappel de vaccin à ARN messager pour les personnes de 65 ans et plus et celles à risque de forme grave de Covid-19. La dose de rappel n’est pas encore prévue dans l’AMM conditionnelle des vaccins disponibles.

30-31 → Les commandes de vaccin de Pfizer/BioNTech pour les Ehpad sont ouvertes aux professionnels de ville les 30 et 31 août. La livraison des doses intervient à partir du 10 septembre.

Septembre 2021

1er → Depuis le 1er septembre, les professionnels de ville peuvent procéder au rappel de vaccination pour les personnes de plus de 65 ans, les patients à très haut risque de forme grave et ceux présentant des pathologies facteurs de risque de forme grave, les sujets sévèrement immunodéprimés et ceux ayant reçu le vaccin de Janssen. Près de 19 millions de personnes sont concernées. Le délai entre primovaccination complète et rappel est généralement de 6 mois (4 semaines pour les personnes ayant reçu une dose de Janssen). Le rappel s’effectue indifféremment avec un vaccin à ARN messager.

20 → Les professionnels de santé de ville sont autorisés à injecter le vaccin de Pfizer/BioNTech à partir du 1er octobre. Les commandes sont passées à compter du 20 septembre.

27 → Le 27 septembre, la HAS confirme que la coadministration des vaccins contre la grippe et le Covid-19 est sûre. Les deux injections peuvent être simultanées (une dans chaque bras).

Octobre 2021

11 → Le 11 octobre, le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare établit que la vaccination a réduit de plus de 90 % le risque de forme grave de Covid-19 chez les plus de 50 ans, et ce jusqu’à 5 mois après un schéma vaccinal complet.

15 → A partir du 15 octobre, les tests antigéniques ne sont plus pris en charge, sauf dans quelques situations. C’est le cas pour les adultes vaccinés, les mineurs ou encore les non-vaccinés s’ils sont cas contacts ou s’ils disposent d’une ordonnance. Cette mesure est actée par un arrêté en date du 14 octobre.

Dans son avis du 15 octobre, la HAS écarte momentanément l’utilisation du vaccin de Moderna pour effectuer les rappels. Le vaccin de Pfizer/BioNTech est le seul ayant obtenu une AMM dans cette extension d’indication.

24 → Au 24 octobre, 2,5 millions de rappels de vaccination ont été pratiqués.

25 → Le 25 octobre, le vaccin de Moderna obtient de l’EMA une extension d’indication pour le rappel, à demi-dose, chez les personnes âgées de 18 ans et plus.

Novembre 2021

3 → Le 3 novembre, le ministère des Solidarités et de la Santé fait savoir qu’il veut accélérer la bascule progressive de la campagne de vaccination vers les professionnels de santé de ville. A ce stade, 1 200 centres de vaccination sont encore actifs, contre 1 600 au plus fort de la campagne de vaccination.

8 → Le 8 novembre, la HAS préconise de ne pas utiliser le vaccin de Moderna chez les moins de 30 ans dans l’attente de données complémentaires sur le risque de myocardites dans cette population, que ce soit en primovaccination ou en rappel. A partir de 30 ans, la HAS recommande soit le vaccin de Pfizer/BioNTech, soit celui de Moderna, et même plutôt ce dernier.

9 → Le 9 novembre, Emmanuel Macron déclare qu’à partir du 15 décembre les personnes de plus de 65 ans devront justifier d’un rappel de vaccination pour prolonger la durée du pass sanitaire. Et annonce, avant que ne soient précisées les recommandations de la HAS, le début d’une campagne de rappel pour le 1er décembre, qui concernera les 50-64 ans. Le même jour, plus de 100 millions d’injections ont été réalisées, assurant une couverture vaccinale complète de près des trois quarts de la population totale.

19 → Le 19 novembre, la HAS rend un avis favorable au rappel chez les personnes âgées… de 40 ans et plus ! Dans la foulée, elle fait part de ses recommandations quant à la dose de rappel chez les personnes infectées avant ou après la vaccination anti-Covid-19. « Quand on a été infecté, c’est une seule dose après l’infection et pas besoin de rappel – à ce stade », résume la HAS.

25 → Le 25 novembre, face à la situation sanitaire qui se dégrade, le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonce de nouvelles mesures sanitaires : un rappel pour les 18 ans et plus, cinq mois après la primovaccination ; la suspension du pass sanitaire pour les personnes qui n’auront pas réalisé leur rappel dans un délai de sept mois après la primovaccination ou après l’infection, à partir du 15 décembre pour les 65 ans et plus, à partir du 15 janvier 2022 pour les plus de 18 ans.

Le 25 novembre toujours, l’EMA recommande la vaccination des enfants de 5 à 11 ans avec le vaccin de Pfizer/BioNTech.

26 → Le 26 novembre, le variant Omicron, jugé « préoccupant » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), affole le monde. La France suspend temporairement les vols provenant d’Afrique australe. A cette date, il est encore trop tôt pour savoir si les industriels doivent adapter leurs vaccins.

27 → Le 27 novembre s’ouvre la campagne de rappel à toutes les personnes de plus de 18 ans qui ont reçu leur primovaccination il y a cinq mois. A date, 6,3 millions de personnes éligibles à la vaccination ne sont pas vaccinées.

Décembre 2021

15 → Le 15 décembre, la dose de rappel est intégrée au pass sanitaire des personnes de 65 ans et plus.

POUR LES OFFICINES : D’ABORD UNE MISSION DE LIVRAISON …

Fin 2020, les officines sont chargées de livrer le vaccin de Pfizer/BioNTech aux résidents des Ehpad. Près de 4 000 pharmacies sont impliquées. La contrainte logistique concerne la conservation du vaccin au froid et son utilisation dans des délais limités.

→ Un décret du 7 janvier permet aux pharmaciens de fournir les centres de vaccination en doses.

→ Les officines sont livrées progressivement. Les premières le sont dans le Grand-Est et en Normandie à partir du 11 janvier.

Dans les premiers temps, cette distribution des vaccins pose des problèmes. Certaines officines en reçoivent sans en avoir commandé, alors que d’autres sont moins dotées que prévu.

→ Un décret du 15 janvier ne mentionne plus les pharmaciens parmi les professionnels qui peuvent approvisionner les centres de vaccination. Cette possibilité est rétablie par un décret du 21 janvier. Les centres de vaccination se mettent en place à partir du 18 janvier.

La campagne de rappels de vaccins en Ehpad et dans les USLD est lancée le 11 septembre. Les établissements passent commande de vaccins de Pfizer/BioNTech auprès de l’officine de leur choix dès la fin août.

… PUIS D’APPROVISONNEMENT DES MÉDECINS

→ Le vaccin d’AstraZeneca, qui a obtenu son AMM le 29 janvier est réservé au circuit officinal qui doit le mettre à disposition des médecins de ville. Ces derniers vaccinent les personnes de 50 à 64 ans avec comorbidités à partir du 25 février. Ce sont 28 000 médecins généralistes et spécialistes qui passent commande auprès d’une pharmacie référente. Le ministère des Solidarités et de la Santé tablait sur 70 000 médecins vaccinateurs.

→ Pas moins de 11 226 pharmacies se déclarent référentes. Chacune reçoit finalement deux flacons supplémentaires de 10 doses du vaccin entre le 22 et le 24 février.

→ Lors de la troisième semaine de la campagne de vaccination en ville, près de 33 000 médecins passent commande auprès d’environ 12 000 officines.

→ Un arrêté paru au Journal officiel du 5 octobre officialise la pratique de la reconstitution des vaccins à ARN messager par un pharmacien exerçant en officine ou dans un centre de vaccination. Il est rémunéré 2 € par seringue pour cette manipulation, selon un arrêté du 9 octobre. Le vaccin est délivré sous forme de seringues individuelles préremplies aux professionnels habilités à vacciner.

… ET ENFIN LA VACCINATION !

→ Le 2 février, la HAS se prononce en faveur de la vaccination par les pharmaciens avec le vaccin d’AstraZeneca. Un décret paru le 5 mars au Journal officiel autorise les pharmaciens d’officine à vacciner contre le Covid-19 avec l’ensemble des vaccins, y compris à ARN messager. Ils sont également habilités à les prescrire.

A l’officine, les pharmaciens ne peuvent vacciner qu’avec le vaccin d’AstraZeneca, les vaccins à ARNmessager répondant à des contraintes de conservation jugées alors trop drastiques pour la ville. Leur cible : les patients âgés de 50 à 74 ans inclus présentant des comorbidités avec facteurs de risque de forme grave et tous les patients de plus de 75 ans avec ou sans comorbidités. Dans un centre de vaccination, les pharmaciens peuvent administrer un vaccin à ARN messager.

→ Le 8 mars, 14 000 officines commandent des doses du vaccin d’AstraZeneca. Le 11 mars, elles seront près de 18 500. Mais le feu vert de la vaccination en officine coïncide avec un trou d’air dans l’approvisionnement du fait de retards de livraison. 140 000 doses seront livrées au lieu des 700 000 envisagées.

→ Les tarifs pour la vaccination contre le Covid-19 en officine sont publiés au Journal officiel du 13 mars : 7,90 € pour l’acte vaccinal et 5,40 € pour l’enregistrement sur la plateforme Vaccins Covid.

→ 600 000 doses du vaccin d’AstraZeneca sont administrées au cours de la semaine du 22 mars. Au 1er avril, les officines en ont injecté près de 320 000.

→ Un décret du 2 avril octroie au pharmacien le droit de prescrire le vaccin de Janssen et d’en faire l’injection en officine.  → Le 2 avril, les pharmaciens adjoints sont autorisés à réaliser des vacations dans les centres de vaccination sur leur temps libre et pour leur propre compte. Un formulaire d’identification et un bordereau de facturation sont à remplir par les vacataires.

→ Le 23 avril, les premières injections du vaccin de Janssen commencent. Au 27 avril, 3 500 vaccinations sont réalisées dans les officines.

→ Le taux d’utilisation du vaccin d’AstraZeneca atteint 90 % pour les pharmaciens, contre 75 % pour les médecins généralistes, rapporte le ministère des Solidarités et de la Santé le 4 mai.

→ Le 17 mai, les pharmaciens peuvent passer leur première commande de vaccin de Moderna, jusqu’à deux flacons par officine (contre un flacon seulement par médecin).

→ Depuis la mi-juin, la connexion au portail de commande des vaccins anti-Covid-19 est authentifiée par la carte de professionnel de santé, CPS ou e-CPS.

→ Le 29 juin, le ministère des Solidarités et de la Santé rapporte que l’approvisionnement des officines en vaccins de Pfizer/BioNTech s’effectue directement auprès des centres de vaccination qui disposent de flacons surnuméraires.

→ Un arrêté paru au Journal officiel du 8 juillet autorise les préparateurs en pharmacie à vacciner contre le Covid-19, sous condition d’une formation et qu’un médecin puisse intervenir à tout moment. Ce qui limite leur intervention aux centres de vaccination.

→ Les préparateurs sont autorisés à vacciner contre le Covid-19 en pharmacie, selon un arrêté paru au Journal officiel du 28 juillet. Cela s’effectue sous la supervision d’un pharmacien formé à l’administration des vaccins.

→ Si les officinaux et autres effecteurs de ville n’ont pas la possibilité de commander des vaccins de Pfizer/BioNTech pour leurs vaccinations, ils peuvent toutefois profiter des flacons non récupérés par les Ehpad une semaine après la réception, aux alentours du 11 septembre. Dans le même temps, la vaccination en ville par le vaccin de Moderna est un succès. La première semaine de septembre, les officinaux ont réalisé près de 250 000 injections. Le taux d’utilisation est de 89 % en officine contre 62 % en moyenne.

→ Le 20 septembre, les pharmaciens peuvent commander des flacons du vaccin de Pfizer/BioNTech pour leurs propres injections. Ils seront livrés entre le 1er et le 5 octobre.

→ Le 4 octobre, compte tenu d’un stock d’Etat suffisant, les commandes de vaccins de Pfizer BioNTech et de Moderna sont illimitées.

→ Lors de la semaine du 11 octobre, les pharmaciens administrent 175 000 doses de vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna sur 900 000 injections réalisées en France.

→ Le 18 octobre, lors de la présentation du plan de fermeture des centres de vaccination et de transfert vers les professionnels libéraux, les syndicats de pharmaciens apprennent que le tarif de l’acte vaccinal doit être revu à la baisse.

→ Le 22 octobre, le ministère des Solidarités et de la Santé confirme que la rémunération de la vaccination contre le Covid-19 n’évoluera ni à la hausse ni à la baisse.

→ Sur 253 000 injections réalisées en ville au cours de la dernière semaine d’octobre, 156 000 ont été administrées par les pharmaciens, contre 74 000 par les médecins.

→ L’arrêté autorisant les préparateurs en pharmacie à vacciner contre la grippe saisonnière est publié au Journal officiel du 4 novembre. Ils peuvent ainsi vacciner de manière concomitante contre la grippe et le Covid-19. Cette autorisation s’applique pendant la période de sortie de l’état d’urgence sanitaire.

→ L’annonce, le 26 novembre, de la généralisation du rappel à toutes les personnes de plus de 18 ans et la suspension du pass sanitaire pour les rappels précipitent les demandes de rendez-vous. Les pharmaciens croulent sous les sollicitations. Alors que les centres de vaccination passaient le relais à la ville, face à l’arrivée d’une « 5e vague » de Covid-19, le ministre de la Santé annonce la réouverture de 300 centres de vaccination.

LA SAGA DES TESTS

TESTONS TOUS AZIMUTS

→ Le 1er janvier, en raison d’un changement de TVA, le tarif de prise en charge du test antigénique du Covid-19 passe de 8,49 € à 7,49 €. A cela s’ajoute toujours la somme de 26 € lorsque le test est réalisé en officine.

→ A partir du 7 février, un test antigénique positif au Covid-19 doit obligatoirement donner lieu à un criblage par reverse transcriptase-polymerase chain reaction (RT-PCR) dans un laboratoire de biologie médicale. Pour cela, un arrêté du 1er mars autorise les pharmaciens à réaliser un second prélèvement nasopharyngé. Un protocole sur les modalités de récupération et de transport des prélèvements est défini avec le laboratoire de biologie médicale.

→ Un arrêté paru le 30 avril au Journal officiel réduit l’indemnité de réalisation des tests antigéniques. Le pharmacien doit facturer 22,20 € à compter du 1er mai, puis le tarif passe à 19 € à partir du 1er juillet. Le prix du test baisse lui aussi : de 7,49 € à 6,79 € à compter du 1er mai, puis 6,01 € à compter du 1er juillet.

→ Depuis le 7 juillet, les pharmaciens doivent facturer les tests antigéniques de dépistage du Covid-19 aux non-résidents en France, en l’absence de prescription médicale ou lorsqu’ils ne sont pas identifiés comme cas contacts.

→ Le 9 juillet, pharmaciens et préparateurs sont habilités à réaliser les tests antigéniques proposés sur place par les discothèques et autres lieux festifs.

→ Près de 900 000 tests, dont environ 550 000 tests antigéniques pratiqués par des officines, sont réalisés au cours du premier jour de l’extension du pass sanitaire, le 9 août.

→ Le 31 août, le site d’informations Mediapart révèle que 700 000 résultats de tests réalisés en pharmacie étaient accessibles sur la plateforme Francetest. Il était possible de consulter noms, prénoms, dates de naissance, adresses, numéros de téléphone, numéros de Sécurité sociale et adresses e-mail des personnes concernées.

→ Sauf exceptions, les tests antigéniques et RT-PCR deviennent payants au 15 octobre. A partir de cette date, la pratique des tests de dépistage est orientée à la baisse. Environ 2 millions de tests sont réalisés la semaine suivant la mesure, dont 55 % de tests antigéniques. La « 5e vague » fait repartir à la hausse le dépistage.

→ Depuis le 29 novembre, en cas d’absence de pass sanitaire ou de pass sanitaire expiré, la validité d’un certificat de test de dépistage négatif (RT-PCR, antigéniques ou autotests sous supervision) passe de 72 heures à 24 heures, à compter de la date et heure du prélèvement.

LES AUTOTESTS S’IMPOSENT

→ Le 16 mars, les autotests antigéniques obtiennent l’avis favorable de la HAS. Nécessitant un prélèvement nasal, ils présentent les mêmes exigences en matière de performances.

Les modalités de mise à disposition des autotests antigéniques sont fixées par un arrêté paru le 11 avril au Journal officiel. Les dispositifs sont réservés aux personnes asymptomatiques de plus de 15 ans pour leur usage personnel.

→ Les autotests seront disponibles dans les pharmacies à partir du 12 avril. Ils ne seront finalement pas proposés en grande surface.

Plus de 1,8 million d’unités d’autotests sont vendues au cours des cinq premières semaines de commercialisation.

→ Un arrêté publié au Journal officiel du 12 juillet autorise les pharmaciens à délivrer des autotests à des centres d’hébergement ou d’accueil d’enfants pendant les vacances et à des entreprises recevant du public, comme les hôtels.

→ Selon un arrêté du 7 août, la mise en œuvre du pass sanitaire inclut la possibilité de présenter le résultat négatif d’un autotest réalisé depuis moins de 72 heures sous la supervision d’un professionnel de santé, dont les pharmaciens d’officine.

→ A partir du 29 octobre, les autotests supervisés par un professionnel de santé permettent à nouveau d’obtenir un pass sanitaire valide. Le Conseil d’État a annulé le décret du 14 octobre qui les excluait des tests permettant de valider un pass sanitaire.

→ Un arrêté publié au Journal officie l du 11 novembre précise les nouvelles modalités de mise en œuvre des autotests supervisés par un pharmacien. Réservés aux personnes asymptomatiques et qui ne sont pas identifiées comme contacts à risque, les autotests supervisés font l’objet d’une prise en charge par l’Assurance maladie dans les mêmes conditions que les tests antigéniques et RT-PCR.

SANS OUBLIER…

→ Un décret paru le 28 janvier réaffirme le plafonnement des prix des masques chirurgicaux et des produits hydroalcooliques, qui avait pris fin le 11 janvier. Cet encadrement cesse le 2 juin.

→ Le 16 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) autorise en accès précoce deux bithérapies d’anticorps monoclonaux pour traiter les formes symptomatiques légères à modérées de Covid-19 chez certains patients : casirivimab/imdévimab et bamlanivimab/étésévimab. Ils pourront être prescrits dans le cadre d’autorisations temporaires d’utilisation (ATU) de cohorte.

→ Le 16 octobre, le ministère des Solidarités et de la Santé annonce que la France attend 50 000 doses de molnupiravir (Lagevrio) pour la fin de l’année. Cet analogue ribonucléosidique qui donnerait des résultats prometteurs lorsqu’il est administré dans les 5 jours après l’apparition des symptômes chez des patients à risque de forme grave du Covid-19 sera distribué en officine. Le 19 novembre, le comité des médicaments à usage humain (CMUH) de l’EMA rend un avis favorable à son utilisation, avis sur lequel les autorités françaises peuvent s’appuyer pour accorder une autorisation d’accès précoce à cet antiviral oral. Le 26 novembre, les résultats d’étude de phase III montrent finalement une réduction de 30 % du risque d’hospitalisation ou de décès après 29 jours, par rapport au placebo. Une analyse préliminaire annonçait, selon le laboratoire Merck, une réduction de 50 %.

VACCINATION DES SOIGNANTS : DE L’INCITATION À L’OBLIGATION

→ Le 6 janvier, un sondage réalisé par l’association Covigie révèle que 55 % des soignants ont l’intention de se faire vacciner contre le Covid-19.

→ Le 4 mars, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, confie qu’il envisage la piste d’une vaccination obligatoire pour les soignants. Sur 2,5 millions de professionnels de santé (au sens large), seulement 36 % ont reçu une dose de vaccin et 22 % une deuxième.

→ Le 15 avril, selon Santé publique France, 6 pharmaciens d’officine sur 10 rapportent avoir reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19.

→ Le 7 juillet, les ordres des professions de santé et les fédérations sanitaires et médicosociales réunis par Olivier Véran se prononcent en faveur de l’obligation vaccinale des professionnels de santé, du soin et de l’accompagnement.

→ Le 12 juillet, le président de la République Emmanuel Macron annonce que les soignants et tous les professionnels en contact avec des personnes âgées ou fragiles devront avoir reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid-19 d’ici le 15 septembre.

→ La loi relative à la gestion de la crise sanitaire promulguée le 6 août instaure l’obligation vaccinale pour les soignants. Les personnes travaillant à l’officine doivent être vaccinées pour exercer leur activité. Des aménagements sont prévus. Jusqu’au 14 septembre inclus, si le schéma vaccinal n’est pas complet, il faut justifier d’un test virologique négatif de moins de 72 heures ou d’un certificat de rétablissement. Du 15 septembre au 14 octobre, faute d’une vaccination complète, le certificat de rétablissement ou le résultat négatif d’un test accompagné d’un certificat d’administration de la première dose vaccinale font office de « laissez-passer » pour travailler. La sanction prévue pour les salariés qui s’y refusent est la suspension du contrat de travail.

→ Selon le ministère des Solidarités et de la Santé, au 12 septembre, 95 % des professionnels libéraux ont reçu au moins une dose de vaccin. Les syndicats de pharmaciens estiment que plusieurs milliers d’officinaux ne sont pas vaccinés.

→ Le 6 octobre, la HAS recommande d’étendre la dose de rappel de vaccin à ARN messager aux professionnels de santé et du secteur médicosocial six mois après une primovaccination complète.

A partir du 16 octobre, tous les salariés de l’officine doivent présenter un schéma vaccinal complet ou un certificat de rétablissement pour exercer leur activité.

QUATUOR VACCINAL

PFIZER/BIONTECH

– Vaccin à ARN messager

– Nom commercial : Comirnaty

– Autorisé le 21 décembre 2020

– Arrivée en officine : janvier 2021

MODERNA

– Vaccin à ARN messager

– Nom commercial : Spikevax.

– Autorisé le 6 janvier 2021

– Arrivée en officine : fin mai 2021

ASTRAZENECA

– Vaccin à vecteur adénoviral simien

– Nom commercial : Vaxzevria

– Autorisé le 29 janvier 2021

– Arrivée en officine : entre le 22 et le 24 février 2021

JANSSEN

– Vaccin à vecteur adénoviral humain

– Nom commercial : Covid-19 Vaccine Janssen

– Autorisé le 11 mars 2021

– Arrivée en officine : à partir du 23 avril 2021