Bruno Maleine, candidat à la présidence de l’Ordre des pharmaciens

À l’approche des élections de l’Ordre national des pharmaciens, Bruno Maleine se positionne comme le candidat du changement et de la modernisation. Président sortant du Conseil central de la section A, il entend insuffler une dynamique nouvelle à une institution qu’il considère à un « moment charnière » de son histoire.

Un parcours forgé par l’expérience et l’engagement

Pharmacien d’officine installé depuis 2000 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), Bruno Maleine a gravi, au fil des années, tous les échelons de l’Ordre. Diplômé de l’université Paris-Sud de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) en 1997, il s’engage dès 2009 comme conseiller ordinal du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Île-de-France (Crop IDF) avant de devenir vice-président en 2012 puis président en 2019.

En 2022, il prend la présidence du Conseil central de la section A, succédant à Pierre Béguerie.

Un Ordre à un moment charnière

L’Ordre des pharmaciens fait face à des défis inédits. Entre extension des missions des officinaux, tensions croissantes sur l’approvisionnement des médicaments et produits de santé et montée en puissance de la financiarisation du secteur de la santé, Bruno Maleine estime que le temps est venu de repenser le fonctionnement de l’institution.

« Je ne me présente pas contre la présidente sortante, mais avec l’envie de porter un projet de renouvellement », déclare-t-il. Face à Carine Wolf-Thal, présidente depuis 2017 et candidate à un nouveau mandat, il propose une gouvernance plus représentative des défis actuels.

Des priorités claires pour moderniser l’Ordre

Pour Bruno Maleine, « la communication est la priorité des priorités ». Il estime que l’Ordre doit mieux accompagner les pharmaciens face aux évolutions réglementaires et aux défis de leur exercice. « Il y a un besoin d’aller montrer ce qu’est l’Ordre et ce qu’il peut apporter aux pharmaciens », explique-t-il.

À l’heure où les nouvelles générations de pharmaciens expriment des attentes accrues en matière de transparence et de soutien, il ambitionne de renforcer les canaux d’information et de dialogue entre l’Ordre et ses membres.

Réformer la gouvernance et redonner du poids aux titulaires

L’évolution démographique du secteur officinal a conduit à une diminution du nombre de pharmaciens titulaires au sein du Conseil national. « On perd des élus alors que les missions sont de plus en plus nombreuses », alerte Bruno Maleine.

Il souhaite repenser la gouvernance de l’Ordre pour redonner plus de poids aux titulaires d’officine et renforcer la représentativité des différentes catégories de pharmaciens. L’objectif est d’assurer une prise de décision plus efficace et plus adaptée aux réalités du terrain.

Lutter contre la financiarisation du secteur officinal

Un des enjeux majeurs de cette élection est la montée en puissance de la financiarisation du secteur officinal. Face à la multiplication des sociétés d’exercice libéral (SEL) et aux investissements de fonds financiers dans les officines, Bruno Maleine plaide pour un cadre réglementaire plus strict.

« Il faut qu’on soit force de proposition et qu’on obtienne des évolutions réglementaires adaptées », affirme-t-il. Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop), selon lui, est « démuni » pour contrôler ces structures et garantir que l’exercice officinal demeure entre les mains des pharmaciens eux-mêmes. Des discussions sont en cours avec la Direction générale des entreprises (DGE) et la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) pour renforcer les garde-fous et protéger l’indépendance des pharmaciens.

Sécuriser les pharmaciens face à la montée des violences

L’actualité récente a mis en lumière la vulnérabilité des pharmaciens face aux violences, notamment avec le braquage de l’officine de Carine Wolf-Thal à Rouen. Bruno Maleine exprime son soutien et souligne le manque de prise de conscience des pouvoirs publics sur cette problématique.

Il plaide pour une meilleure sécurisation des officines et une reconnaissance accrue des risques auxquels sont exposés les pharmaciens, acteurs de la santé de proximité.

Une élection au premier semestre

L’élection, qui aboutira au renouvellement de la moitié des 700 élus de l’Ordre, se déroulera au premier semestre 2025. Le scrutin est prévu entre avril et mi-juin selon les sections, tandis que les membres du Conseil national seront élus dans la seconde quinzaine de juin. Le nouveau bureau sera désigné le 30 juin.