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Broyages infondés de médicaments à Rouen

Publié le 22 septembre 2012
Par Géraldine Galan
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Quarante-deux pour cent des médicaments pilonnés dans le service de gériatrie du CHU de Rouen avaient une forme galénique contre-indiquant cette pratique. Tel est le constat tiré d’une enquête à paraître en octobre dans La Revue de médecine interne. Menée en 2009 alors que 683 patients étaient hospitalisés dans ledit service, l’enquête note que 32 % d’entre eux recevaient au moins un comprimé ou contenu de gélule préalablement broyé. Dans près de 8 cas sur 10, il était justifié par un trouble de la déglutition. Le reste du temps, le patient était atteint de troubles psychocomportementaux compliquant l’ingestion de formes solides. L’enquête souligne que, le plus souvent, les comprimés auraient pu être remplacés par une forme buvable, une forme à libération immédiate ou un équivalent orodispersible ! Pire encore, 40 % des broyages auraient été effectués avec un pilon et un mortier servant à écraser tous les médicaments du service, sans nettoyage à l’eau intermédiaire.

Les délais avant publication de l’enquête ont entre-temps laissé la possibilité au CHU de rédiger des recommandations comportant une liste exhaustive des médicaments pouvant être écrasés avec les alternatives possibles dans le cas contraire. Transmises à la HAS, elles ont été intégrées au guide « Sécurisation et autoévaluation de l’administration du médicament » paru fin 2011.

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