Biosimilaires : les pharmaciens en appellent à Agnès Buzyn

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Biosimilaires : les pharmaciens en appellent à Agnès Buzyn

Publié le 13 décembre 2018
Par Anne-Charlotte Navarro et Francois Pouzaud
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Le 12 décembre 2018, les représentants de la profession, à savoir les étudiants (Anepf), les syndicats (USPO, FSPF, APR), les groupements (Federgy, CNGPO, UDGPO) ont décidé de solliciter un rendez-vous auprès de la ministre de la Santé pour faire avancer le dossier de la substitution des biosimilaires.

Depuis 2016, le Code de la santé publique dispose dans son article L. 5125-23-3 que le pharmacien peut, sous conditions, substituer des médicaments biosimilaires. Pour entrer en vigueur, ce texte prévoit l’adoption d’un décret d’application. Que la profession attend toujours. 

Devant cette situation, les réactions sont diverses. Le laboratoire Biogaran estime que l’article L. 5125-23-3 du Code de la santé publique est assez précis pour être appliqué immédiatement. Il encourage les pharmaciens à se saisir de la substitution des biosimilaires. 

Dans un communiqué commun, les représentants de la profession optent pour une autre stratégie. Ils demandent à la ministre de la Santé un rendez-vous et n’excluent pas l’introduction d’un recours devant le Conseil d’Etat pour contraindre l’Etat à publier ce décret en cas de blocage des discussions. 

« La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019 prévoit une centaine de millions d’euros d’économies avec les biosimilaires. cet objectif ne sera pas atteint si les pharmaciens ne sont pas dans la boucle », affirme Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO). « Le pharmacien a prouvé depuis longtemps qu’il sait substituer. En quoi substituer des biosimilaires serait différent de la substitution déjà réalisée avec les génériques ? », s’interroge-t-il. Laurent Filoche annonce ainsi la mise en place d’un compteur pour relever les économies réalisées au cours de l’année 2019 avec les biosimilaires. 

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Le point de blocage pourrait aussi venir de certains laboratoires. Craignant des baisses de prix semblables à celles supportées par les médicaments génériques par rapport au princeps, ils préfèrent miser sur la compétence du médecin plutôt que sur le pharmacien, explique une source proche du dossier. Afin de clarifier les positions de chacun, les signataires demandent au Leem, représentant les entreprises du médicament et au Gemme (association des génériqueurs) d’adopter une position ferme sur la substitution des biosimilaires.